Matthieu 3, 4
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Jean avait un vêtement de poils de chameau et une ceinture de cuir autour de ses reins. « La ceinture de cuir, le vêtement de poils de chameaux sont encore portés par les Arabes les moins riches. Les pauvres gens qui n’ont pas de manteau portent une courte tunique retenue par une ceinture, c’était le costume de Jean. » (J.-H. MICHON.) ― Sa nourriture était des sauterelles. On a toujours mangé et l’on mange encore les sauterelles en Orient. Elles sont plus grosses que celles de nos contrées. On enlève les pattes et les ailes et on les prépare des manières les plus diverses. Elles ont un goût qui approche de celui de l’écrevisse ou du homard. Les rois d’Assyrie en exigeaient comme tribut des peuples qu’ils avaient soumis. ― Du miel sauvage. Il abonde dans le désert de Judée où les abeilles sauvages le produisent dans les trous des rochers.
Le v. 4 décrit en peu de
mots la vie mortifiée du Précurseur. Quelle harmonie parfaite nous trouvons, d’après ce tableau, entre la
prédication et les mœurs de Jean-Baptiste ! Il n’est pas de ceux qui placent sur les épaules d’autrui de lourds
fardeaux qu’ils se gardent bien de toucher eux-mêmes du bout du doigt : il est au contraire le premier à
pratiquer la pénitence qu’il prêche aux autres. Les détails qui suivent concernent son habillement et sa
nourriture. a. Vêtement... Son habillement se composait de deux pièces aussi rudes que communes : la
première était une tunique de poils de chameau. De tous temps, dans les contrées de l’Orient, on a fabriqué
avec les poils du chameau un drap épais et grossier, qui sert de vêtement aux pauvres et de toile pour les
tentes. Tandis qu’un Tibère et qu’un Hérode étaient revêtus de la pourpre, tandis qu’Anne et Caïphe brillaient
sous les ornements sacerdotaux, le Précurseur “était vêtu de poils de chameau”, Marc, 1, 6. Divers auteurs
ont pensé que la tunique de Jean-Baptiste était faite d’une peau de chameau, et qu’elle ressemblait aux
pardessus en peau de chèvre qu’on porte fréquemment de nos jours ; le texte évangélique s’oppose
formellement à cette interprétation, car il parle de poils et non d’une peau. – Et une ceinture de cuir. C’est la
seconde pièce du costume. Pour relever la lourde robe que nous venons de décrire, le Baptiste avait une
ceinture du même genre. Les riches et les élégants affectaient de porter des ceintures précieuses, couvertes de
broderies : la sienne était simplement une lanière de cuir. Il est intéressant de noter la ressemblance
non-seulement d’âme et d’esprit, mais encore de formes extérieures, qui existait entre S. Jean-Baptiste et
Élie, son modèle. Le premier Élie était, lui aussi, quant à l’habillement, “C’était un homme portant un
vêtement de poils et une ceinture de cuir autour des reins”, 4 Reg. 1, 2-8. – b. Sa nourriture. Deux mets
principaux la composaient, les sauterelles et le miel sauvage. - Les sauterelles. « Chez les Orientaux et les
peuples de Lybie… il est d'usage de manger des sauterelles », S. Jérôme, contre Jovin., 2, 6. Moïse, Levit.
11, 22, indique quatre familles de sauterelles qui étaient pures suivant la Loi, et qui pouvaient servir
d’aliment aux Hébreux. Pline l’Ancien nous fournit de très curieux renseignements sur ce comestible dans
son Histoire Naturelle, 4, 35 ; 11, 32, 35 ; de même la plupart des voyageurs modernes qui ont visité l’Orient.
On enlève habituellement les pattes et les ailes de l’insecte, et on le prépare ensuite de mille manières. Tantôt
il est frit au beurre ou cuit à l’étuvée, tantôt on le rôtit, tantôt on le fume, ou bien on le fait sécher au four et
on le pile pour faire des gâteaux avec cette singulière farine. Les sauterelles de l’Orient sont en général plus
grosses que les nôtres dont elles diffèrent d’ailleurs notablement. Bien loin d’exciter la moindre répugnance,
elles sont pour la plupart des Orientaux un mets très agréable. D’anciens interprètes, ignorant cette coutume,
et trouvant les sauterelles indignes du Précurseur, ont proposé plusieurs leçons singulières pour les
remplacer, ils voulaient à toute force les éliminer du texte ; par exemple par gâteaux à l’huile ou au miel, par
sorte d’écrevisses ou fruits à noyau. Ces conjectures sont sans valeur. Miel sauvage. Il y a deux manières
d’expliquer cette expression. D’après l’opinion la plus commune et la plus naturelle, elle désigne, selon les
paroles d’Euthymius, un miel composé par les abeilles sauvages dans les vieux troncs d’arbres et dans les
fissures des rochers. Ce miel se rencontre abondamment dans le désert de Judée où il coule parfois le long
des arbres, selon la description de Virgile. Il est un peu amer, mais très aromatique et très délicat. Suivant
plusieurs écrivains modernes, ce “miel sylvestre” ne serait pas un miel proprement dit, mais une sorte de
gomme sucrée que distillent, en Orient et spécialement au Sud de la Palestine, certains arbres tels que le
figuier, le palmier, etc. On mentionne aussi un suc du même genre fourni par une espèce particulière de
sapins aux environs de Vienne en Autriche ; les paysans le recueillent et l’étendent sur leur pain en guise de
beurre. Malgré ces raisons nous persistons à trouver le premier sentiment beaucoup plus naturel. Quoi qu’il
en soit, du reste, rien n’était plus simple et plus vulgaire que la nourriture de Jean-Baptiste.
293. Ensuite il est montré comment Jean a rendu témoignage au Christ dans sa vie, en cet endroit : JEAN LUI-MÊME.
294. Mais qui a rendu témoignage à Jean, qui rendait témoignage au Christ ? Il faut dire que c’est sa vie, parce que, comme dit Chrysostome, «nul n’est capable de témoigner pour autrui s’il n’est témoin de lui-même, et cela par une vie de bien», Si 19, 30 : L’habit d’un homme, son rire, sa démarche, révèlent ce qu’il est.
295. C’est pourquoi ici est décrite son austérité dans la vie et dans la nourriture, et c’est : LUI-MÊME ÉTAIT VÊTU DE POILS DE CHAMEAU, etc. D’autres [sont vêtus] de laine, Jean de poils, car il trouvait au vêtement de laine une mollesse qui ne convient pas à un prédicateur. En outre, [il était vêtu] d’un pagne en peau. Cela s’explique de deux façons. Jérôme dit qu’en ce temps-là les Juifs avaient un pagne de laine, mais Jean, songeant à la mollesse [de la laine], en prit un de peau, imitant Élie, comme il est dit en 2 R 1, 8. Raban donne cette explication : il dit que Jean prenait des peaux brutes, non tannées, et les utilisait pour réfréner sa concupiscence, et c’est [ce qu’il dit] : ET UN PAGNE [DE PEAU]. Mais qu’on l’explique d’une façon ou de l’autre, dans les deux cas on comprend qu’il menait une vie austère.
296. SA NOURRITURE ÉTAIT DE SAUTERELLES ET DE MIEL SAUVAGE. C’est une nourriture non préparée que la nature lui servait, car les sauterelles sont des animaux comestibles.
297. ET DE MIEL SAUVAGE : cela peut se comprendre de deux façons. Au sens propre, ce miel est dit sauvage [silvestre] parce qu’il n’est pas caché dans des ruches fabriquées, mais trouvé dans les arbres des forêts [silva]. D’autres disent que c’est de la canne à sucre, quelque chose de très sucré qu’on trouve dans des roseaux. Cependant, dans tout cela, ce qui est sûr c’est qu’il se contentait de choses simples, 1 Tm 6, 8 : Nous nous contentons d’avoir à manger et de quoi nous couvrir.
294. Mais qui a rendu témoignage à Jean, qui rendait témoignage au Christ ? Il faut dire que c’est sa vie, parce que, comme dit Chrysostome, «nul n’est capable de témoigner pour autrui s’il n’est témoin de lui-même, et cela par une vie de bien», Si 19, 30 : L’habit d’un homme, son rire, sa démarche, révèlent ce qu’il est.
295. C’est pourquoi ici est décrite son austérité dans la vie et dans la nourriture, et c’est : LUI-MÊME ÉTAIT VÊTU DE POILS DE CHAMEAU, etc. D’autres [sont vêtus] de laine, Jean de poils, car il trouvait au vêtement de laine une mollesse qui ne convient pas à un prédicateur. En outre, [il était vêtu] d’un pagne en peau. Cela s’explique de deux façons. Jérôme dit qu’en ce temps-là les Juifs avaient un pagne de laine, mais Jean, songeant à la mollesse [de la laine], en prit un de peau, imitant Élie, comme il est dit en 2 R 1, 8. Raban donne cette explication : il dit que Jean prenait des peaux brutes, non tannées, et les utilisait pour réfréner sa concupiscence, et c’est [ce qu’il dit] : ET UN PAGNE [DE PEAU]. Mais qu’on l’explique d’une façon ou de l’autre, dans les deux cas on comprend qu’il menait une vie austère.
296. SA NOURRITURE ÉTAIT DE SAUTERELLES ET DE MIEL SAUVAGE. C’est une nourriture non préparée que la nature lui servait, car les sauterelles sont des animaux comestibles.
297. ET DE MIEL SAUVAGE : cela peut se comprendre de deux façons. Au sens propre, ce miel est dit sauvage [silvestre] parce qu’il n’est pas caché dans des ruches fabriquées, mais trouvé dans les arbres des forêts [silva]. D’autres disent que c’est de la canne à sucre, quelque chose de très sucré qu’on trouve dans des roseaux. Cependant, dans tout cela, ce qui est sûr c’est qu’il se contentait de choses simples, 1 Tm 6, 8 : Nous nous contentons d’avoir à manger et de quoi nous couvrir.
Il se contente d'une nourriture légère, composée de petits insectes, et de miel qu'il trouvait sur le tronc des arbres. Nous lisons dans les ouvrages d'Arculphe, évêque des Gaules, que l'espèce de sauterelles qui se trouve dans le désert de la Judée est des plus petites ; leur corps grêle et court a la forme d'un doigt de la main ; on les prend facilement dans les prairies, et lorsqu'elles sont cuites, elles servent d'aliments aux pauvres. Il raconte également qu'on trouve dans le même désert des arbres dont la feuille ronde et large a la couleur du lait et la saveur du miel ; elles se broient facilement avec la main, et forment une autre espèce de nourriture qui est ici désignée sous le nom de miel sauvage.
On peut voir aussi dans ce vêtement et dans cette nourriture un indice des dispositions de son âme. Il se revêt d'un habit rude et austère parce qu'il devait reprendre les vices des pécheurs.
Il mangeait des sauterelles et du miel sauvage, parce que sa prédication était agréable à la multitude, mais qu'elle arriva bientôt à sa fin. Le miel en effet est la douceur même, et le vol des sauterelles vif et léger, mais il est de courte durée.
Ce genre de vêtements et cette nourriture pauvre annoncent un homme qui pleure les péchés du genre humain.
Jean, qui veut dire grâce de Dieu, représente le Christ qui apporte la grâce au monde ; son vêtement est le symbole de l'Église formée des Gentils.
Son vêtement était fait de poils de chameau et non de laine ; le premier de ces vêtements est l'indice d'une vie austère et pénitente ; le second, d'une délicatesse efféminée.
Ce que l'Évangéliste ajoute : " Sa nourriture était du miel sauvage et des sauterelles, " convient à l'homme de la solitude, qui prend la nourriture non pour goûter les délices de la table, mais pour satisfaire aux exigences du corps.
Cette ceinture de cuir qui entoure ses reins est une preuve de sa mortification.
Après nous avoir appris que Jean est la voix de celui qui crie dans le désert, l'Évangéliste ajoute à dessein : " Or, Jean, " etc. Ces paroles nous font connaître quelle était sa vie ; ainsi, pendant qu'il rendait témoignage au Christ, sa vie lui rendait témoignage à lui-même, car personne ne peut être le digne témoin d'un autre s'il n'est d'abord son propre témoin.
Les serviteurs de Dieu doivent se vêtir, non pour plaire aux regards ou pour flatter leur chair, mais pour couvrir leur nudité. Voyez en effet Jean-Baptiste : son vêtement n'était ni doux ni délicat ; c'était une espèce de cilice lourd et rude, plus fait pour mortifier la chair que pour la flatter, de sorte que le seul vêtement de son corps annonçait la force de son âme.
C'était la coutume chez les Juifs de porter des ceintures de laine, et Jean-Baptiste, par un esprit de plus grande austérité, porte une ceinture de peau.
Le lieu que Jean avait choisi était le plus convenable pour la prédication : ainsi avait-il pris le vêtement le plus utile et choisi la nourriture la plus appropriée à sa vocation.
Le prédicateur du Christ se revêt des dépouilles des animaux immondes, auxquels les Gentils sont trop semblables, et en devenant le vêtement du prophète ils sont purifiés de tout ce que leur vie contenait d'impur ou d'inutile. La ceinture dont ses reins sont entourés, est la préparation efficace à toute sorte de bonnes oeuvres, et la disposition où nous devons être de remplir toute espèce de ministère auquel Jésus-Christ nous appelle. Il choisit pour nourriture les sauterelles qui nous fuient et s'envolent successivement à chaque pas que nous faisons. Ainsi notre volonté vagabonde se trahissant dans l'extérieur léger de nos corps, nous emportait et nous rendait inabordables et inaccessibles à toute parole, vides de bonnes oeuvres, murmurateurs et inconstants ; mais nous sommes devenus maintenant la nourriture des saints, la société des prophètes, nous sommes du nombre des élus, et le doux miel que nous devons leur offrir ne vient pas des ruches de la loi, c'est un miel sauvage recueilli sur les arbres des forêts.