Matthieu 3, 13
Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
Toutes les préfigurations de l’Ancienne Alliance trouvent leur achèvement dans le Christ Jésus. Il commence sa vie publique après s’être fait baptiser par S. Jean le Baptiste dans le Jourdain (cf. Mt 3, 13), et, après sa résurrection, il donne cette mission aux apôtres : " Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit " (Mt 28, 19-20 ; cf. Mc 16, 15-16).
Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont annoncé que l’Esprit du Seigneur reposerait sur le Messie espéré (cf. Is 11, 2) en vue de sa mission salvifique (cf. Lc 4, 16-22 ; Is 61, 1). La descente de l’Esprit Saint sur Jésus lors de son baptême par Jean fut le signe que c’était Lui qui devait venir, qu’il était le Messie, le Fils de Dieu (cf. Mt 3, 13-17 ; Jn 1, 33-34). Conçu de l’Esprit Saint, toute sa vie et toute sa mission se réalisent en une communion totale avec l’Esprit Saint que le Père lui donne " sans mesure " (Jn 3, 34).
Alors, c’est-à-dire au temps où Jean-Baptiste prêchait et baptisait. Mot solennel, qui
annonce un grave changement dans l’histoire évangélique et dans l’existence du Sauveur. Deux notes
chronologiques qui nous seront fournies l’une par S. Luc, 3, 23, l’autre par S. Jean, 2, 13 et ss., nous aideront
plus tard à fixer d’une manière au moins approximative la date de cet événement. Jésus étant né l’an de
Rome 749, et ayant environ trente ans (Cf. S. Luc, 3, 23) au moment de son baptême, sa vie publique dût
commencer en 780, quelques mois après celle du Précurseur. - Jésus vint. Ce voyage du divin Rédempteur
fut assurément, à cause de ses conséquences pour le salut du monde, la démarche la plus importante qu’il eût
faite, depuis celle qui l’avait conduit du ciel dans le sein virginal de Marie. - De la Galilée. S. Marc est plus
précis : « de Nazareth en Galilée », 1, 9. - Au Jourdain. Le quatrième évangéliste nous aurait conservé,
d’après quelques interprètes, le nom du lieu qui servit de théâtre au baptême du Sauveur, Joan. 1, 28 : « Cela
s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait ». Mais ce n’est là qu’une
conjecture incertaine. Le village de Béthanie, appelé aussi Béthabara, était situé au S. de la Pérée, à peu près
en face de Jéricho. - Pour être baptisé par lui. Nous avons dans ces mots le motif du voyage entrepris alors
par Jésus ; mais quel pouvait bien être celui de l’acte même auquel il se soumit en arrivant auprès du
Précurseur ? Il n’avait pas besoin de pénitence ; pourquoi donc en accepter le symbole ? S. Jean-Baptiste a
résolu en partie la question par cette parole significative : « si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël » ; Joan. 1, 31. Ainsi, le baptême du Christ était destiné à le manifester
solennellement au monde. Mais ce rite avait encore d’autres raisons d’être. Le Verbe divin s’était incarné
pour expier les péchés du monde, et bien que son œuvre de rédemption ait commencé dès le premier instant
de son Incarnation, on peut dire néanmoins qu’elle eut un caractère tout particulier, plus complet, à partir de
sa vie publique. Or, d’après la théologie, « l’expiation des péchés embrasse deux éléments, la pénitence et le
châtiment ; le premier consiste dans les sentiments du cœur, le second dans la satisfaction proprement dite.
L’expiation comprend donc, en définitive, les sentiments et les actes, la disposition et l’exécution. Ici, au
baptême, le Christ nous apparaît comme pénitent ; sur la croix, nous le verrons satisfaire pour la dette de
l’humanité dont il a daigné se charger. Le baptême et la mort sont donc le commencement et la fin de son
œuvre de réconciliation. En recevant l’eau du baptême, il manifestait la disposition où il était de porter et
d’expier le fardeau du genre humain ; par le baptême de sang, sur la croix, sa disposition s’est transformée en
acte. L’acceptation du baptême était par conséquent une acceptation formelle du rôle messianique » ; Kurtz,
Lehrbuch der h. Geschichte, § 130. « Il convenait qu’au premier acte de sa vie publique il se présentât
comme un pécheur et qu’il revêtît l’habit de la pénitence, comme à la fin de sa vie il a subi sur la croix la
peine du péché. » Van Steenkiste. Ainsi le baptême n’est pas seulement, de la part de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, un pur accommodement à un usage qui existait alors ; il a pour lui un but réel, une signification
profonde ; c’est en quelque sorte le vœu de sa future immolation. S. Ambroise et après lui S. Thomas
attribuent encore un motif secondaire au baptême du Sauveur : « Jésus a été baptisé non parce qu’il voulait
être purifié, mais pour purifier les eaux, pour que, dépolluées par le corps du Christ qui n’a pas connu le
péché, elles aient le pouvoir de baptiser ; et pour laisser après lui des eaux sanctifiées pour ceux qui auront à
être baptisés. » S. Thomas Summ. Theol. p. 3, quaest. 39 art. 1.
351. À propos du premier point, quatre choses sont abordées : premièrement, le temps ; deuxièmement, les personnes ; troisièmement, les lieux ; quatrièmement, le rôle.
352. Le temps, quand il dit : ALORS, c’est-à-dire quand Jean a sa propre lumière. Car de même que le soleil se lève quand l’étoile du matin est encore visible, de même le Christ [apparaît] quand Jean prêche et baptise, Lc 3, 21. Jb 38, 32 : Produis-tu l’étoile du matin en son temps, et fais-tu lever l’étoile du soir sur l’horizon ? Ou bien : ALORS, quand le Christ fut dans sa trentième année, Lc 3, 23, pour donner à comprendre que personne ne doit assumer la fonction de prédicateur et de supérieur avant l’âge mûr. Ou bien ALORS, quand, en suivant le parcours des autres, il pouvait avoir commis beaucoup de péchés. C’est pour cette raison qu’il ne voulut pas être aussitôt baptisé, mais observa la loi pendant longtemps, comme s’il était établi sous la loi, et pour que les Juifs n’aient pas de cause de scandale, car il n’est pas venu abolir la loi, Mt 5, 17. On pourrait objecter que le Christ a clos la loi pour la raison qu’il n’avait pas pu l’accomplir. C’est pourquoi il voulut longtemps l’observer ; et c’est pourquoi il ne fut pas baptisé si vite.
353. Les personnes, quand il est dit : JÉSUS VIENT À JEAN, le maître au serviteur, le créateur à la créature, Mt 11, 29 : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.
354. Les lieux : DE GALILÉE. Mystiquement, ces lieux conviennent aux baptisés, parce que «Galilée» signifie «émigration» : il faut que les baptisés émigrent des vices aux vertus, 1 P 2, 1 : Déposant toute méchanceté, toute ruse, hypocrisies, jalousie et toutes médisances. Également, AU JOURDAIN : «Jourdain» se traduit par «descente», et représente l’humilité qui doit se trouver chez celui qui reçoit le baptême pour qu’il reçoive la grâce. Jc 4, 6 : Aux humbles il donne la grâce.
355. Le rôle : POUR ÊTRE BAPTISÉ. Dieu a voulu être baptisé par Jean pour quatre raisons. Pour que le baptême de Jean soit conservé, parce que certains le dénigraient, Mt 21, 24. Deuxièmement, pour consacrer toute l’eau par son contact, et c’est pourquoi on dit que le baptême est fait aux sources du Sauveur, Is 12, 3 : Vous puiserez avec joie les eaux aux sources du sauveur. Troisièmement, pour montrer qu’en lui il y a la vraie condition humaine, parce que de même qu’il fut à la ressemblance de la chair pécheresse, Rm 8, 3, de même il voulut être purifié comme un pécheur. Quatrièmement, pour imposer à d’autres la nécessité d’être baptisés, il voulut d’abord observer ce qu’il imposa. Ac 1, 1 : Jésus commença à faire et à enseigner, contrairement à ceux dont parle Mt 23, 4 : Ils lient des fardeaux lourds et importables, et les imposent aux épaules des gens, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
352. Le temps, quand il dit : ALORS, c’est-à-dire quand Jean a sa propre lumière. Car de même que le soleil se lève quand l’étoile du matin est encore visible, de même le Christ [apparaît] quand Jean prêche et baptise, Lc 3, 21. Jb 38, 32 : Produis-tu l’étoile du matin en son temps, et fais-tu lever l’étoile du soir sur l’horizon ? Ou bien : ALORS, quand le Christ fut dans sa trentième année, Lc 3, 23, pour donner à comprendre que personne ne doit assumer la fonction de prédicateur et de supérieur avant l’âge mûr. Ou bien ALORS, quand, en suivant le parcours des autres, il pouvait avoir commis beaucoup de péchés. C’est pour cette raison qu’il ne voulut pas être aussitôt baptisé, mais observa la loi pendant longtemps, comme s’il était établi sous la loi, et pour que les Juifs n’aient pas de cause de scandale, car il n’est pas venu abolir la loi, Mt 5, 17. On pourrait objecter que le Christ a clos la loi pour la raison qu’il n’avait pas pu l’accomplir. C’est pourquoi il voulut longtemps l’observer ; et c’est pourquoi il ne fut pas baptisé si vite.
353. Les personnes, quand il est dit : JÉSUS VIENT À JEAN, le maître au serviteur, le créateur à la créature, Mt 11, 29 : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur.
354. Les lieux : DE GALILÉE. Mystiquement, ces lieux conviennent aux baptisés, parce que «Galilée» signifie «émigration» : il faut que les baptisés émigrent des vices aux vertus, 1 P 2, 1 : Déposant toute méchanceté, toute ruse, hypocrisies, jalousie et toutes médisances. Également, AU JOURDAIN : «Jourdain» se traduit par «descente», et représente l’humilité qui doit se trouver chez celui qui reçoit le baptême pour qu’il reçoive la grâce. Jc 4, 6 : Aux humbles il donne la grâce.
355. Le rôle : POUR ÊTRE BAPTISÉ. Dieu a voulu être baptisé par Jean pour quatre raisons. Pour que le baptême de Jean soit conservé, parce que certains le dénigraient, Mt 21, 24. Deuxièmement, pour consacrer toute l’eau par son contact, et c’est pourquoi on dit que le baptême est fait aux sources du Sauveur, Is 12, 3 : Vous puiserez avec joie les eaux aux sources du sauveur. Troisièmement, pour montrer qu’en lui il y a la vraie condition humaine, parce que de même qu’il fut à la ressemblance de la chair pécheresse, Rm 8, 3, de même il voulut être purifié comme un pécheur. Quatrièmement, pour imposer à d’autres la nécessité d’être baptisés, il voulut d’abord observer ce qu’il imposa. Ac 1, 1 : Jésus commença à faire et à enseigner, contrairement à ceux dont parle Mt 23, 4 : Ils lient des fardeaux lourds et importables, et les imposent aux épaules des gens, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.