Matthieu 26, 9
On aurait pu, en effet, vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné à des pauvres. »
On aurait pu, en effet, vendre ce parfum pour beaucoup d’argent, que l’on aurait donné à des pauvres. »
Très cher. Nous avons déjà indiqué, d'après S.
Jean, cf. Marc. 14, 5, la valeur considérable du parfum répandu sur la tête de Jésus. Pline, Hist. Nat. 12, 26 ;
13, 4, va plus loin, car il fixe le prix du nard à 400 deniers la livre. C'était l'équivalent du salaire d'un ouvrier
pour toute une année de travail. - Et donner le prix aux pauvres. Cette destination du parfum eût été, au dire
des disciples, beaucoup plus méritoire et beaucoup plus convenable. Mais, dit très-bien M. de Pressensé,
Jésus-Christ, son temps, sa vie... p. 551, « l 'argument des pauvres opposé à Marie n'est qu'un sophisme. C'est
bien le cas de répéter : Il faut faire ceci et ne pas négliger cela. Certes, celui qui s'est identifié aux pauvres et
a dit que ce qu'on leur ferait on le ferait à lui-même, a suffisamment garanti leurs intérêts. La piété ne saurait
prendre exclusivement la forme de l'aumône ; il faut aussi qu'elle remonte directement à Dieu en Jésus, sous
peine de ne plus le reconnaître bientôt sous le voile de la pauvreté et de plus accomplir qu'un acte purement
humain. Les pauvres ont tout à gagner à cette adoration ; c'est quand le nard précieux a été répandu que les
mains s'ouvrent le plus généreusement pour les secourir. Celui qui est avare pour Dieu le sera pour ses
créatures... à côté des devoirs journaliers et permanents de la charité qu'il ne faut pas négliger, il y a des
occasions extraordinaires où la piété doit se manifester d'une manière exceptionnelle et suivre librement son
impulsion ».
2621. Ensuite viennent les reproches adressés à la femme : À CETTE VUE, LES DISCIPLES FURENT INDIGNÉS.
Mais il y a une objection à cela, car, en Jn 12, [5], on dit que seul Judas parla, alors que [Matthieu] dit que tous [s’indignèrent]. Selon Jérôme, il y a une double réponse. Lorsqu’on dit ici que les disciples parlèrent, c’est par synecdoque : LES DISCIPLES, c’est-à-dire un disciple, et cette manière [de parler] est courante dans l’Écriture. He 11, 37 : Ils ont été sciés, c’est-à-dire qu’un seul a été scié, à savoir seulement Isaïe. Ou bien, on peut dire que tous [ont parlé], car, comme le dit Augustin, Judas les a tous poussés [à parler]. De même, les autres [y] ont été poussés par le dénuement des pauvres, mais celui-ci a été mû par l’avarice.
Ils disent donc : POURQUOI CE GASPILLAGE ? Mais pourquoi disaient-ils cela ? Ils avaient entendu le Seigneur recommander beaucoup la miséricorde, plus haut, 19, 21 : Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, et donne-le aux pauvres.
Mais il y a une objection à cela, car, en Jn 12, [5], on dit que seul Judas parla, alors que [Matthieu] dit que tous [s’indignèrent]. Selon Jérôme, il y a une double réponse. Lorsqu’on dit ici que les disciples parlèrent, c’est par synecdoque : LES DISCIPLES, c’est-à-dire un disciple, et cette manière [de parler] est courante dans l’Écriture. He 11, 37 : Ils ont été sciés, c’est-à-dire qu’un seul a été scié, à savoir seulement Isaïe. Ou bien, on peut dire que tous [ont parlé], car, comme le dit Augustin, Judas les a tous poussés [à parler]. De même, les autres [y] ont été poussés par le dénuement des pauvres, mais celui-ci a été mû par l’avarice.
Ils disent donc : POURQUOI CE GASPILLAGE ? Mais pourquoi disaient-ils cela ? Ils avaient entendu le Seigneur recommander beaucoup la miséricorde, plus haut, 19, 21 : Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes, et donne-le aux pauvres.