Matthieu 19, 5
et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.
et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.
Le thème du développement coïncide avec celui de l’inclusion relationnelle de toutes les personnes et de tous les peuples dans l’unique communauté de la famille humaine qui se construit dans la solidarité sur la base des valeurs fondamentales de la justice et de la paix. Cette perspective est éclairée de manière décisive par la relation entre les trois Personnes de la Sainte Trinité dans leur unique Substance divine. La Trinité est unité absolue, car les trois Personnes divines sont relationnalité pure. La transparence réciproque entre les Personnes divines est complète et le lien entre l’une et l’autre est total, parce qu’elles constituent une unité et unicité absolue. Dieu veut nous associer nous aussi à cette réalité de communion: « pour qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17, 22). L’Église est signe et instrument de cette unité. Les relations entre les hommes tout au long de l’histoire ne peuvent que tirer avantage de cette référence au divin Modèle. À la lumière de la révélation du mystère de la Trinité, on comprend en particulier que l’ouverture authentique n’implique pas une dispersion centrifuge, mais une compénétration profonde. C’est ce qui apparaît aussi à travers les expériences humaines communes de l’amour et de la vérité. De même que l’amour sacramentel entre les époux les unit spirituellement en « une seule chair » (Gn 2, 24; Mt 19, 5; Ep 5, 31) et de deux qu’ils étaient en fait une unité relationnelle réelle, de manière analogue, la vérité unit les esprits entre eux et les fait penser à l’unisson, en les attirant et en les unissant en elle.
C’est une autre citation biblique opposée par Jésus à
ses adversaires : elle est tirée du second chap. de la Genèse, v. 24. Mais comment le Sauveur peut-il rapporter
à Dieu lui-même les paroles qu’elle renferme, puisque c’est par Adam qu’elles furent prononcées, comme un
glorieux épithalame, au moment où le Créateur lui présentait celle qu’il lui avait destinée pour épouse ? Cette
petite difficulté a été résolue depuis longtemps par S. Augustin : « Toutefois, dans l’Évangile, Notre-Seigneur
attribue ces paroles à Dieu lui-même, nous indiquant ainsi qu'Adam n'était que son prophète, et que c'est
Dieu qui parlait par sa bouche », Du mariage et de la concupiscence, L. 2, 12. Le mot d’Adam étant une
prophétie manifeste, c’est Dieu lui-même qui la fit par la bouche du premier homme. - A cause de cela.
Déduction tirée par Adam des circonstances qui avaient accompagné la création d’Eve. La première femme
n’avait pas été formée de la terre, mais de la substance même du premier homme. Ce fait même, s’écrie
Adam, et Jésus après lui, prouve l’indissolubilité du mariage : l’homme et la femme devraient être à tout
jamais unis comme ils l’étaient avant la séparation mystique opérée par Dieu. - L'homme quittera. Adam
prophétise ce qui aura lieu plus tard, dès la première génération issue de lui. Sans père, sans mère, sans
généalogie, il ignorait personnellement ce que c’était que renoncer aux relations les plus intimes pour se
donner tout entier à une épouse : à défaut d’expérience, il avait la révélation d’en haut pour l’éclairer. - Son
père et sa mère. Le père et la mère, symbole de ce que l’homme a de plus cher avant de s’attacher à une
femme en vue de l’épouser. Adam exprimait ainsi la nature du mariage, le représentant comme un lien très
étroit qui dissout immédiatement tous les autres. Ainsi que le disait Adam, c’est bien à l’occasion du mariage
que l’on abandonne le plus souvent d’une manière définitive la maison paternelle et la douce société d’une
mère. - Il s'attachera à sa femme : le grec et l’hébreu, « conglutinari », expriment plus fortement encore
l’union morale produite entre deux âmes par le nœud sacré du mariage : ce nouvel amour l’emporte sur tous
les autres et les remplace tous. Cf. Gen. 24, 67. - Et ils seront deux dans une seule chair. Cette parole, qui est
la principale du texte, décrit avec une sainte liberté les mystères du mariage et le contrat indissoluble dont ils
sont la figure. Deux en un, ou mieux encore deux en une seule chair, et à tout jamais. « Deux » n’est pas dans
l’hébreu ; mais on le trouve déjà dans le Pentateuque samaritain, eux deux, et dans la traduction des 70, les
deux, avec l’article : « qui seront deux ». Cette fois, ce n’est plus d’une simple union morale qu’il s’agit,
mais de l’unité physique, de l’association de deux organismes en un seul ; Cf. 1 Cor. 6, 16. « De même que,
avant la séparation du premier homme en deux individus de divers sexes, la femme formait une unité
corporelle avec l’homme, de même, dans le mariage, elle redevient un seul corps avec lui, l’union organique
primitive se trouvant ainsi rétablie », Bisping.
2017. ET IL A DIT QU’À CAUSE DE CELA, L’HOMME QUITTE SON PÈRE ET SA MÈRE. Ici est indiqué quelle affection [Dieu] y a greffée. ET IL A DIT. Qui a dit ? Celui qui a créé. Mais il ne semble pas que ce soit le cas, car il semble que ce soit Adam qui l’ait dit. Augustin dit que [Dieu] plongea Adam dans le sommeil et prit une de ses côtes. Ce sommeil fut une extase. [Dieu] y révéla donc de grandes choses. Le Seigneur a donc révélé aussi ce qui est dit ici. Ainsi, plus haut, 10, 20, il est dit : Ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père parle en vous. Parce qu’Adam l’a dit sur l’ordre de Dieu, on dit donc que Dieu l’a dit. Ainsi, Esd 2, 4 : L’homme quitte le père qui l’a nourri et s’attache à son épouse. Quelle en est la raison ? Le frère et la sœur naissent d’une seule personne et se séparent ; mais le mari et la femme [naissent] de personnes différentes, et cependant ils ne se séparent pas. Chrysostome dit que cela vient d’une disposition divine. De même, toute cause retourne naturellement à son effet, comme la sève passe de la racine aux branches. C’est pourquoi les pères aiment davantage leurs fils que l’inverse. Ainsi donc, le mari et la femme, même s’ils viennent de [personnes] différentes, sont cependant unis en un seul effet.
2018. ET LES DEUX NE FERONT QU’UNE SEULE CHAIR. Jérôme [dit] que cela se réalise dans la chair de l’enfant. C’est là le fruit du mariage. Chrysostome donne l’explication [suivante] : EN UNE SEULE CHAIR, c’est-à-dire dans une seule affection charnelle, ainsi que l’unité se réalise dans l’affection spirituelle, comme en Ac 4, 32 : Et tous les croyants n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme. Ou bien, LES DEUX NE FERONT QU’UNE SEULE CHAIR, à savoir, dans une seule œuvre charnelle. Le Philosophe dit que l’homme et la femme, dans cette œuvre, se trouvent toujours dans la situation de la force active et de la force passive qui s’unissent en vue d’un effet. De même, dans cet acte, l’action et la passion sont-elles unies.
2018. ET LES DEUX NE FERONT QU’UNE SEULE CHAIR. Jérôme [dit] que cela se réalise dans la chair de l’enfant. C’est là le fruit du mariage. Chrysostome donne l’explication [suivante] : EN UNE SEULE CHAIR, c’est-à-dire dans une seule affection charnelle, ainsi que l’unité se réalise dans l’affection spirituelle, comme en Ac 4, 32 : Et tous les croyants n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme. Ou bien, LES DEUX NE FERONT QU’UNE SEULE CHAIR, à savoir, dans une seule œuvre charnelle. Le Philosophe dit que l’homme et la femme, dans cette œuvre, se trouvent toujours dans la situation de la force active et de la force passive qui s’unissent en vue d’un effet. De même, dans cet acte, l’action et la passion sont-elles unies.