Matthieu 19, 4
Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme,
Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme,
Que l’homme et la femme soient créés l’un pour l’autre, l’Écriture Sainte l’affirme : " Il n’est pas bon que l’homme soit seul " (Gn 2, 18). La femme, " chair de sa chair " (cf. Gn 2, 23), son égale, toute proche de lui, lui est donnée par Dieu comme un " secours " (cf. Gn 2, 18), représentant ainsi le " Dieu en qui est notre secours " (cf. Ps 121, 2). " C’est pour cela que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair " (Gn 2, 24). Que cela signifie une unité indéfectible de leur deux vies, le Seigneur lui-même le montre en rappelant quel a été, " à l’origine ", le dessein du Créateur (cf. Mt 19, 4) : " Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair " (Mt 19, 6).
Les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit : " Il n’est pas bon que l’homme soit seul " (Gn 2, 18) et qui " dès l’origine a fait l’être humain homme et femme " (Mt 19, 4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice ; aussi a-t-il béni l’homme et la femme, disant : " Soyez féconds et multipliez-vous " (Gn 1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille (GS 50, § 1).
Une certaine participation de l'homme à la seigneurie de Dieu est aussi manifeste du fait de la responsabilité spécifique qui lui est confiée à l'égard de la vie humaine proprement dite. C'est une responsabilité qui atteint son sommet lorsque l'homme et la femme, dans le mariage, donnent la vie par la génération, comme le rappelle le Concile Vatican II: « Dieu lui-même, qui a dit "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" (Gn 2, 18) et qui, dès l'origine, a fait l'être humain homme et femme (cf. Mt 19, 4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice; aussi a-t-il béni l'homme et la femme, disant: "Soyez féconds et multipliez-vous" (Gn 1, 28) ». 30
1. Le mariage et l’amour conjugal sont d’eux-mêmes ordonnés à la procréation et à l’éducation. D’ailleurs, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul» (Gn 2, 18) et qui dès l’origine a fait l’être humain homme et femme (Mt 19, 4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son œuvre créatrice ; aussi a-t-il béni l’homme et la femme, disant : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille.
L’homme, c’est-à-dire la créature humaine. Ainsi ce mot doit s’entendre non d’un individu, mais de l’espèce ; c’est pourquoi il est considéré ici comme un pluriel dans la Vulgate : Il les fit mâle et femelle, et dans l’hébreu même, d’où Jésus-Christ a emprunté sa citation.
Il leur répondit. Hillel, disait le Talmud,
délie ce que lie Schammaï. Mais Hillel allait beaucoup plus loin, car il déliait en réalité ce qu’avait lié Moïse,
bien plus, ce que le Seigneur lui-même avait lié. Jésus liera non seulement comme Moïse et Schammaï, mais
comme Dieu. Dans sa réponse, vv. 4-6, qui est un modèle parfait de sagesse, de vigueur et de clarté, il évite
admirablement le piège que lui avaient tendu ses adversaires. Sans se prononcer pour aucune des deux
écoles, sans rien dire qui pût blesser même un Hérode, il ramène le mariage à l’idéal voulu par Dieu,
proclame franchement l’indissolubilité de cette sainte institution, et tranche tous les abus qui s’étaient glissés
ou qui avaient été tolérés dans la théocratie juive. - N'avez-vous pas lu est ironique, ainsi lancé à la face
d’hommes qui se prétendaient parfaitement instruits de toute leur religion ; d’autant mieux que les deux
textes cités par Jésus se trouvent à la première page de la Bible. - Celui qui créa l'homme ; le divin Créateur
lui-même. - Dès le commencement. Cette expression, qui correspond au mot « Au commencement », par
lequel s’ouvre la Genèse, retombe sur le second verbe « créa » et non sur le premier ; aussi la virgule
devait-elle être placée après « homme ». La pensée obtient ainsi beaucoup plus de force. « La caractéristique
essentielle est que, dès les origines mêmes du monde, l'homme et la femme vivent en société », Fritszche.
Jésus s’appuie donc sur ce fait que Dieu, dès qu’il créa l’homme, le créa dans les conditions qui vont être indiquées. « Dans tout examen et toute interprétation, dit fort bien Bengel, il faut recourir aux origines de
l'institution divine », Gnomon in h. l. - Créa un homme et une femme. A part un léger changement dans le
texte latin, « fecit » au lieu de « creavit », ce passage se retrouve textuellement dans la Genèse, 1, 27 : c’est
une première citation que fait Notre-Seigneur. Elle convient parfaitement à la thèse qu’il veut démontrer.
Dieu a créé les deux premiers membres de la grande famille humaine dans un état tel, qu’ils étaient
manifestement désignés au mariage, mais à un mariage d’un à un. Il n’a pas produit un homme et plusieurs
femmes, ou bien une seule femme et plusieurs hommes, de sorte que la polygamie eût été nécessaire dès le
début de l’humanité. Bien plus, d’après toute l’énergie du texte sacré, il n’a pas même créé un seul homme et
une seule femme, mais « un mâle et une femelle », c’est-à-dire deux individus de différents sexes, qui se
complètent et se nécessitent l’un l’autre, et qui deviennent ainsi le type de l’indissolubilité du mariage. Le
pluriel « un homme et une femme » après un substantif au singulier « homme » n’est pas moins
remarquable : il y a là l’indication d’une unité et d’une dualité mystérieuses. - Tel est le premier argument de
Jésus : c’est une réponse de Dieu lui-même, et par la voie des faits, à la question qu’avaient posée les
Pharisiens. Nous allons entendre dans le verset suivant une seconde réponse divine, formulée dans le langage
humain. - Et il dit. Ces mots seraient beaucoup mieux placés au commencement du v. 5, conformément à la
division du texte grec.
2013. La réponse vient donc ensuite : [LE SEIGNEUR] RÉPONDIT. Le Seigneur montre la meilleure façon de répondre car, lorsque quelqu’un pose une question pour apprendre, il faut lui dire immédiatement la vérité. Mais à celui qui interroge afin de calomnier, il ne faut pas dire immédiatement la vérité ; il faut d’abord dire certaines choses qui ne peuvent être niées. Le Seigneur pose donc d’abord une question au sujet de la loi : il utilise ainsi en premier lieu les paroles de l’Écriture ; en second lieu, il dit comment il [les] relie à son propos ; troisièmement, il conclut au sujet de son propos.
2014. À propos du premier point, il fait trois choses : premièrement, il met en évidence la communauté du mari et de la femme que Dieu a instituée ; deuxièmement, l’affection qu’Il y a greffée ; troisièmement, le mode selon lequel Il [les] a unis.
[Le Seigneur] a l’intention de démontrer que l’union du mari et de la femme a été instituée par Dieu. N’AVEZ-VOUS PAS LU QUE CELUI QUI A FAIT L’HOMME L’A FAIT DÈS L’ORIGINE HOMME ET FEMME ? Ceci se lit dans Gn 1, 27 : Et Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance. Il ne faut pas comprendre ceci comme certains l’ont compris, à savoir qu’il créa d’abord l’homme et, par la suite, la femme, puis qu’il les sépara, mais que, d’abord, il créa un seul homme et qu’il lui donna ce de quoi la femme serait faite.
2015. Mais pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi voulu que la multitude des hommes vienne de l’homme et de la femme ? Je réponds que c’est afin d’indiquer que la forme du mariage vient de Dieu. C’était aussi afin qu’ils s’aiment davantage. Mais alors Chrysostome demande pourquoi [Dieu] ne fait pas toujours en sorte que l’homme et la femme naissent en même temps. Il répond que, s’il en était ainsi, apparaîtrait la nécessité d’user du mariage. Et parce que le Seigneur entend qu’il soit légitime d’user ou de ne pas user du mariage, et non pas nécessaire [d’en user], il créa d’abord un homme et une femme afin de montrer que le mariage était légitime ; ensuite, [il a fait en sorte] qu’un homme naisse indépendamment d’une femme et inversement, afin [de montrer] qu’ils avaient la libre faculté d’user ou de ne pas user le mariage.
2016. Par là est écartée une double erreur. En effet, certains disaient que le mariage ne venait pas de Dieu, et cela est écarté car, s’il les a faits homme et femme et s’il est clair qu’il n’a rien fait en vain, il n’a donc rien fait d’eux en vain, et cela, en vue de la société du mariage. D’autres ont dit que si l’homme n’avait pas péché, Dieu n’aurait pas fait la femme, et donc que les hommes se multiplieraient d’une autre façon. Mais cela ne vaut rien, car ils ont été créés avant le péché. Et il emploie homme et femme au singulier afin qu’un seul [homme] ne possède qu’une seule [femme].
2014. À propos du premier point, il fait trois choses : premièrement, il met en évidence la communauté du mari et de la femme que Dieu a instituée ; deuxièmement, l’affection qu’Il y a greffée ; troisièmement, le mode selon lequel Il [les] a unis.
[Le Seigneur] a l’intention de démontrer que l’union du mari et de la femme a été instituée par Dieu. N’AVEZ-VOUS PAS LU QUE CELUI QUI A FAIT L’HOMME L’A FAIT DÈS L’ORIGINE HOMME ET FEMME ? Ceci se lit dans Gn 1, 27 : Et Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance. Il ne faut pas comprendre ceci comme certains l’ont compris, à savoir qu’il créa d’abord l’homme et, par la suite, la femme, puis qu’il les sépara, mais que, d’abord, il créa un seul homme et qu’il lui donna ce de quoi la femme serait faite.
2015. Mais pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi voulu que la multitude des hommes vienne de l’homme et de la femme ? Je réponds que c’est afin d’indiquer que la forme du mariage vient de Dieu. C’était aussi afin qu’ils s’aiment davantage. Mais alors Chrysostome demande pourquoi [Dieu] ne fait pas toujours en sorte que l’homme et la femme naissent en même temps. Il répond que, s’il en était ainsi, apparaîtrait la nécessité d’user du mariage. Et parce que le Seigneur entend qu’il soit légitime d’user ou de ne pas user du mariage, et non pas nécessaire [d’en user], il créa d’abord un homme et une femme afin de montrer que le mariage était légitime ; ensuite, [il a fait en sorte] qu’un homme naisse indépendamment d’une femme et inversement, afin [de montrer] qu’ils avaient la libre faculté d’user ou de ne pas user le mariage.
2016. Par là est écartée une double erreur. En effet, certains disaient que le mariage ne venait pas de Dieu, et cela est écarté car, s’il les a faits homme et femme et s’il est clair qu’il n’a rien fait en vain, il n’a donc rien fait d’eux en vain, et cela, en vue de la société du mariage. D’autres ont dit que si l’homme n’avait pas péché, Dieu n’aurait pas fait la femme, et donc que les hommes se multiplieraient d’une autre façon. Mais cela ne vaut rien, car ils ont été créés avant le péché. Et il emploie homme et femme au singulier afin qu’un seul [homme] ne possède qu’une seule [femme].