Matthieu 19, 29
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Dans ce grand effort pour une nouvelle culture de la vie, nous sommes soutenus et animés par l'assurance de savoir que l'Evangile de la vie, comme le Royaume de Dieu, grandit et donne des fruits en abondance (cf. Mc 4, 26-29). Certes, la disproportion est énorme entre les moyens considérables et puissants dont sont dotées les forces qui travaillent pour la « culture de la mort » et les moyens dont disposent les promoteurs d'une « culture de la vie et de l'amour ». Mais nous savons pouvoir compter sur l'aide de Dieu, à qui rien n'est impossible (cf. Mt 19, 26).
Ce n’est pas tout. Jésus développe encore à un autre point de vue ses
splendides promesses. - Et quiconque aura quitté. Il élargit tout à coup sa pensée ; ce ne sont pas seulement
les Apôtres qui seront récompensés des généreux sacrifices qu’ils ont accomplis pour le Christ : quiconque
(« omnis », sans exception), aura imité leur renoncement courageux, aura part aux bénédictions du Sauveur.
Remarquons cependant une différence : à présent qu’il s’adresse indistinctement à tous les chrétiens, Jésus se
borne à mentionner des récompenses générales, qui n’ont rien de commun avec la prérogative accordée aux
Douze dans le précédent verset. - Sa maison, ou ses frères... Le Sauveur énumère, sous forme d’exemple,
quelques-uns des objets principaux auxquels le cœur humain s’attache le plus, et qu’il lui est par là-même
plus difficile de quitter. C’est la maison qui ouvre la liste, cette maison que l’on aime parce qu’on y a pour
ainsi dire établi son propre temple où l’on s’adore de mille manières ; ce sont les champs, les vastes
propriétés foncières, qui la ferment. Entre la demeure et les champs, Jésus nomme, dans une belle gradation
ascendante, les personnes chéries qui constituent le cercle le plus intime de la famille : frères et sœurs, père
et mère, épouse et enfants ; chaîne multiple qui enserre doucement et légitimement notre cœur, mais qu’il est
si difficile de briser. Aussi combien seront bénis ceux qui, pour le nom de Jésus, ou, selon la rédaction de S.
Marc, 10, 29, pour Jésus lui-même et pour l’Évangile, auront la force de se débarrasser de tous ces liens ! Le
paraphraste juif du Cantique des Cantiques, Targum du Cantique, 8, 7, prête à Dieu cette belle parole : « Si
quelqu’un voue la richesse de sa maison pour acquérir la sagesse dans l’exil, je le lui rendrai au double dans
le monde à venir ». Mais les promesses du Sauveur Jésus sont autrement magnifiques ! Quiconque aura tout
abandonné pour lui recevra le centuple, le centuple et pas seulement le double, et cela, d’après l’assertion
formelle de Notre-Seigneur dans les deux autres Évangiles, « en ce temps déjà », Marc. 10, 30 ; Luc. 18, 30,
dès cette vie même. Puis, après la récompense du temps, viendra celle de l’autre vie, possédera la vie
éternelle, avec ses joies inénarrables et éternelles.
2078. ET QUICONQUE AURA LAISSÉ SA MAISON OU SES FRÈRES, etc. Après avoir présenté la récompense des apôtres, ici [est présentée celle] des autres, et des questions se posent ici.
La première : pourquoi [le Seigneur] n’a-t-il promis aux apôtres rien de temporel, et aux autres quelque chose de temporel, car IL RECEVRA AU CENTUPLE, ETC. [19, 29] ? Et cela est clair, car, chez Marc, on lit qu’il s’agit du centuple dans la vie présente [Mc 10, 30]. Selon Chrysostome, quelque chose de temporel a été promis aux apôtres : le jugement dans l’Église de Dieu, comme il a été dit auparavant. Ou bien, autre [interprétation] : chacun est attiré par ce qui l’attire. Ainsi, celui qui a abandonné le monde et ce qui fait partie du monde n’est pas attiré par ce qui est dans le monde. Mais d’autres, qui sont attachés aux choses séculières, sont attirés par elles. Ainsi, [le Seigneur] n’a rien promis de temporel aux apôtres qui avaient tout abandonné ; mais, aux autres, [il a promis quelque chose de temporel] parce qu’ils aiment les réalités temporelles. Il a donc promis le jugement aux apôtres. Ou bien, selon Origène, ce qui a été dit : DANS LA RÉGÉNÉRATION, est la récompense de ceux qui ont tout abandonné pour le Christ. Mais quelqu’un pourrait dire : «Je ne veux pas tout abandonner pour toi, mais j’abandonnerai une maison, un champ, etc.» Je dis que si tu abandonnes quelque chose, tu auras quelque chose, mais si [tu abandonnes] tout, tu seras juge.
2079. Mais il y a une autre question. [Le Seigneur] a dit : SA MAISON, et, à ce sujet, il n’y a aucun doute ; mais il dit : SON PÈRE ET SA MÈRE, etc. Celui qui ordonne d’abandonner son père et sa mère ordonne un péché. De même, lui-même a ordonné de ne pas répudier son épouse et d’honorer ses parents. Il faut dire qu’en cela deux choses sont prises en considération : l’affinité naturelle, et celle-ci ne doit pas être méprisée, car il faut faire du bien à ceux qui en font partie s’ils en ont besoin. Mais parfois ils éloignent du service de Dieu. Ils sont alors comme le membre qui scandalise et ce membre doit alors être coupé. C’est ainsi qu’il a ordonné de les abandonner. Il y a aussi une autre explication : le Seigneur a prévu qu’au moment de la persécution à venir, le frère se dresserait contre son frère. Il veut donc qu’un homme se sépare d’eux.
2080. Une autre question se pose lorsqu’il dit : IL RECEVRA AU CENTUPLE, etc. Comment faut-il l’entendre ? Certains ont dit que les saints ressusciteront mille ans avant le jugement et que le règne du Christ sera alors achevé, et alors celui qui aura abandonné une maison en recevra cent. Jérôme désapprouve [cela], car il ne recevra pas cent pères, etc. De même, on exprime une turpitude, car il ne recevra pas cent épouses. C’est pourquoi Augustin dit qu’il faut l’entendre des réalités spirituelles. Ainsi le Seigneur nous a choisis pauvres en ce monde et héritiers du royaume. Il faut donc l’entendre de la grâce de Dieu, qu’il mesure selon tout ce que tu abandonnes et sans limite. Il donne donc quelque chose d’infini en échange de quelque chose de fini. IL RECEVRA LE CENTUPLE, c’est-à-dire quelque chose qui vaut le centuple. Origène dit qu’il faut aussi comprendre cela au sens littéral. Tu abandonnes un champ : par la providence divine, tu en trouveras plusieurs à ton service. De sorte que s’adressera à eux ce [qui est dit] en 2 Co 6, 10 : N’ayant rien, mais possédant tout. De même, tu trouveras des frères, c’est-à-dire tous les hommes spirituels. De même, par-delà cette [vie], la vie éternelle. Jn 10, 27 : Mes brebis entendent ma voix et je les connais, et elles me suivent, et moi je leur donne la vie éternelle.
La première : pourquoi [le Seigneur] n’a-t-il promis aux apôtres rien de temporel, et aux autres quelque chose de temporel, car IL RECEVRA AU CENTUPLE, ETC. [19, 29] ? Et cela est clair, car, chez Marc, on lit qu’il s’agit du centuple dans la vie présente [Mc 10, 30]. Selon Chrysostome, quelque chose de temporel a été promis aux apôtres : le jugement dans l’Église de Dieu, comme il a été dit auparavant. Ou bien, autre [interprétation] : chacun est attiré par ce qui l’attire. Ainsi, celui qui a abandonné le monde et ce qui fait partie du monde n’est pas attiré par ce qui est dans le monde. Mais d’autres, qui sont attachés aux choses séculières, sont attirés par elles. Ainsi, [le Seigneur] n’a rien promis de temporel aux apôtres qui avaient tout abandonné ; mais, aux autres, [il a promis quelque chose de temporel] parce qu’ils aiment les réalités temporelles. Il a donc promis le jugement aux apôtres. Ou bien, selon Origène, ce qui a été dit : DANS LA RÉGÉNÉRATION, est la récompense de ceux qui ont tout abandonné pour le Christ. Mais quelqu’un pourrait dire : «Je ne veux pas tout abandonner pour toi, mais j’abandonnerai une maison, un champ, etc.» Je dis que si tu abandonnes quelque chose, tu auras quelque chose, mais si [tu abandonnes] tout, tu seras juge.
2079. Mais il y a une autre question. [Le Seigneur] a dit : SA MAISON, et, à ce sujet, il n’y a aucun doute ; mais il dit : SON PÈRE ET SA MÈRE, etc. Celui qui ordonne d’abandonner son père et sa mère ordonne un péché. De même, lui-même a ordonné de ne pas répudier son épouse et d’honorer ses parents. Il faut dire qu’en cela deux choses sont prises en considération : l’affinité naturelle, et celle-ci ne doit pas être méprisée, car il faut faire du bien à ceux qui en font partie s’ils en ont besoin. Mais parfois ils éloignent du service de Dieu. Ils sont alors comme le membre qui scandalise et ce membre doit alors être coupé. C’est ainsi qu’il a ordonné de les abandonner. Il y a aussi une autre explication : le Seigneur a prévu qu’au moment de la persécution à venir, le frère se dresserait contre son frère. Il veut donc qu’un homme se sépare d’eux.
2080. Une autre question se pose lorsqu’il dit : IL RECEVRA AU CENTUPLE, etc. Comment faut-il l’entendre ? Certains ont dit que les saints ressusciteront mille ans avant le jugement et que le règne du Christ sera alors achevé, et alors celui qui aura abandonné une maison en recevra cent. Jérôme désapprouve [cela], car il ne recevra pas cent pères, etc. De même, on exprime une turpitude, car il ne recevra pas cent épouses. C’est pourquoi Augustin dit qu’il faut l’entendre des réalités spirituelles. Ainsi le Seigneur nous a choisis pauvres en ce monde et héritiers du royaume. Il faut donc l’entendre de la grâce de Dieu, qu’il mesure selon tout ce que tu abandonnes et sans limite. Il donne donc quelque chose d’infini en échange de quelque chose de fini. IL RECEVRA LE CENTUPLE, c’est-à-dire quelque chose qui vaut le centuple. Origène dit qu’il faut aussi comprendre cela au sens littéral. Tu abandonnes un champ : par la providence divine, tu en trouveras plusieurs à ton service. De sorte que s’adressera à eux ce [qui est dit] en 2 Co 6, 10 : N’ayant rien, mais possédant tout. De même, tu trouveras des frères, c’est-à-dire tous les hommes spirituels. De même, par-delà cette [vie], la vie éternelle. Jn 10, 27 : Mes brebis entendent ma voix et je les connais, et elles me suivent, et moi je leur donne la vie éternelle.