Matthieu 19, 18

Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage.

Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Pape Saint Jean-Paul II
Ainsi le commandement de Dieu qui porte sur la protection de la vie de l'homme arrive à son niveau le plus profond dans l'exigence de vénération et d'amour pour toute personne et pour sa vie. Tel est l'enseignement que l'Apôtre Paul, en écho aux paroles de Jésus (cf. Mt 19, 17-18), adresse aux chrétiens de Rome: « Les préceptes: Tu ne commettras pas d'adultère, Tu ne tueras pas, Tu ne voleras pas, Tu ne convoiteras pas et tous les autres se résument en cette formule: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude » (Rm 13, 9-10).

« Et voici qu'un homme s'approcha et lui dit: "Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle?" » (Mt 19, 16). Jésus répondit: « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements » (Mt 19, 17). Le Maître parle de la vie éternelle, c'est-à-dire de la participation à la vie même de Dieu. On parvient à cette vie par l'observance des commandements du Seigneur, y compris donc du commandement « tu ne tueras pas ». C'est précisément le premier précepte du Décalogue que Jésus rappelle au jeune homme qui lui demande quels commandements il doit observer: « Jésus reprit: "Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, Tu ne voleras pas..." » (Mt 19, 18).

L'Eglise a toujours enseigné que l'on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l'Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l'a vu, Jésus lui-même redit qu'on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements " Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage " » (Mt 19, 17-18).

Ainsi apparaissent la signification et la vigueur à la fois personnelle et sociale des normes morales, et en premier lieu des normes négatives qui interdisent le mal : en protégeant la dignité personnelle inviolable de tout homme, elles servent à la conservation même du tissu social humain, à la rectitude et à la fécondité de son développement. En particulier, les commandements de la deuxième table du Décalogue, que Jésus rappelle aussi au jeune homme de l'Evangile (cf. Mt 19, 18), constituent les règles premières de toute vie sociale.
Louis-Claude Fillion
Lesquels ? L’interrogateur n’est pas satisfait de cette réponse générale ; il voudrait quelque chose de plus précis. Quels sont, demande-t-il, parmi les nombreux commandements de la Loi, ceux que je dois plus spécialement observer pour acquérir la perfection et la vie éternelle ? Ou bien, il ne peut croire que la perfection intérieure consiste dans l’accomplissement de préceptes communs, qui s’adressent à tous les hommes sans exception ; il prie donc le Maître de lui dire quels sont les commandements particuliers qu’il a en vue. - Jésus dit. Notre-Seigneur se borne à citer, par manière d’exemple, quelques-uns des préceptes les plus connus du Décalogue, montrant ainsi quel était le vrai sens de son premier avis, « garde les commandements ». Les commandements signalés par le Sauveur sont tous empruntés à la seconde table, soit parce qu’ils sont d’un accomplissement plus constant et plus difficile, soit parce que les préceptes de la première table ont été résumés dans la réponse antérieure de Jésus, v. 17.
Saint Thomas d'Aquin
2048. IL LUI DIT : «LESQUELS ?» Vient ensuite l’explication de la réponse, dans laquelle il reprend les commandements. Premièrement, [le Seigneur] présente les commandements ; deuxièmement, leur racine, en cet endroit : TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME [19, 19].

[Matthieu] dit donc : JÉSUS LUI DIT : «TU NE COMMETTRAS PAS D’HOMICIDE, etc.» Et pourquoi ne mentionne-t-il pas les commandements de la première table ? Parce qu’il le voyait disposé à l’amour de Dieu ; cela n’était donc pas nécessaire. De même, ce sont des préalables à l’amour. En premier lieu, il présente [les commandements] de forme négative ; en second lieu, [ceux] de forme positive.

Il commence par le plus grand : «TU NE COMMETTRAS PAS D’HOMICIDE», ce qui est opposé à la vie existante. «TU NE COMMETTRAS PAS D’ADULTÈRE», ce qui est opposé à la vie en puissance. «TU NE VOLERAS PAS», ce qui est opposé aux biens d’une personne. «TU NE PORTERAS PAS DE FAUX TÉMOIGNAGE», ce qui est opposé à la personne.