Matthieu 19, 14

Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »

Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
Fulcran Vigouroux
Car à de tels, etc. Cette traduction nous a paru la seule qui pût rendre fidèlement la concision énergique du texte. Bossuet d’ailleurs traduit : A de tels appartient le royaume de Dieu.
Louis-Claude Fillion
Mais Jésus leur dit. Les pensées du Sauveur diffèrent totalement des leurs. Il s’indigne d’abord contre leur zèle mal entendu, Cf. Marc. 10, 14, puis il prononce en faveur de ces aimables et innocents petits êtres qu’on lui amenait l’une de ses paroles les plus belles, les plus divines. En effet, dit admirablement S. Irénée, « Il est passé par chaque âge, il a été un enfant pour les enfants, sanctifiant les enfants, parmi les petits un petit, sanctifiant ceux de cet âge, et en même temps il a été pour eux un modèle de piété, de justice et d'obéissance », Lib. 2, c. 22, §4. - Laissez ces petits enfants... douce invitation qui rappelle celle que Jésus adressait un jour « aux brisés de cœur et aux écrasés d’esprit », Cf. Ps. 33, 19 : « Venez à moi vous tous qui peinez ! ». - Le royaume des cieux est pour ceux... L’enfant et le royaume des cieux sont faits l’un pour l’autre. Mais de quels enfants Jésus parle-t-il dans cette sentence finale ? Il l’indique clairement par les expressions dont il se sert. « Il n'a pas dit le Royaume des cieux est à eux, mais à ceux qui leur ressemblent, pour indiquer non seulement les enfants jeunes, mais tous les hommes qui se rendent semblables à eux », dit fort bien Maldonat d'après Euthymius. Les Apôtres se figuraient sans doute que pour mériter l’attention du Maître, il fallait que ces enfants devinssent semblables à eux ; Jésus leur apprend pour la seconde fois que, s’ils veulent eux -mêmes sa bienveillance, ils doivent se transformer en enfants. Cf. Marc et Luc. l. c.
Saint Thomas d'Aquin
2039. Ensuite, il répond aux deux : premièrement, au zèle pour la justice ; deuxièmement, à l’attachement de ceux qui [les] présentaient.

[Le Seigneur] dit donc : LAISSEZ LES PETITS ENFANTS VENIR À MOI, c’est-à-dire les humbles ou le petit nombre. 1 Co 14, 20 : Ne soyez pas des petits enfants pour ce qui est des sens, mais soyez des petits enfants pour ce qui est de la malice. NE LES EMPÊCHEZ PAS, à savoir, le petit nombre en raison de leur innocence. En effet, il ne faut pas empêcher les imparfaits d’accéder à la perfection. CAR C’EST À LEURS PAREILS QU’APPARTIENT LE ROYAUME DES CIEUX. Il dit : LEURS PAREILS, et non : ceux-ci, c’est-à-dire [à ceux] qui sont purs par leur innocence. Plus haut, 18, 3 : Si vous ne devenez pas semblables à ce petit enfant, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Jb 22, 29 : Celui qui aura été humilié obtiendra la gloire.