Matthieu 19, 1
Lorsque Jésus eut terminé ce discours, il s’éloigna de la Galilée et se rendit dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain.
Lorsque Jésus eut terminé ce discours, il s’éloigna de la Galilée et se rendit dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain.
Le couple conjugal forme " une intime communauté de vie et d’amour fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. Elle est établie sur l’alliance des conjoints, c’est-à-dire sur leur consentement personnel et irrévocable " (GS 48, § 1). Tous deux se donnent définitivement et totalement l’un à l’autre. Ils ne sont plus deux, mais forment désormais une seule chair. L’alliance contractée librement par les époux leur impose l’obligation de la maintenir une et indissoluble (cf. CIC, can. 1056). " Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer " (Mc 10, 9 ; cf. Mt 19, 1-12 ; 1 Co 7, 10-11).
Et il arriva. Parole solennelle qui ouvre une période
importante de la vie de Notre-Seigneur. - Lorsque Jésus eut achevé ces discours. S. Matthieu veut désigner
par là toute l’instruction du chap. 18, composée, nous l’avons vu, de conseils étroitement liés et formant une
belle unité. Mais notons bien que c’est une simple formule de transition, par laquelle l’évangéliste clôt le
ministère de Jésus en Galilée, et non pas une date rigoureusement exacte. En effet, si nous comparons les
récits de S. Jean et de S. Luc avec ceux de S. Matthieu et de S. Marc, nous arrivons promptement à la
conviction qu’il existe ici dans les deux premiers Évangiles une lacune considérable. De l’automne de l’an
782 U. C., S. Matthieu nous transporte brusquement au printemps de 783, passant sous silence plusieurs
voyages de Jésus à Jérusalem et d’importantes péripéties qui remplissent à peu près dix chapitres du
troisième Évangile, Cf. Luc 9, 51 - 17, 11, et cinq du quatrième, Cf. Joan. 7, 2- 11, 54 ; comparez notre
Harmonie évangélique et l’explication de ces passages. S. Matthieu voulant omettre les détails qui ne
rentraient pas dans son plan, unit selon sa coutume le dernier des événements qui précède ces lacunes
volontaires et le premier qui les suit, comme s’il y avait eu entre eux une connexion immédiate d’après
l’ordre chronologique. C’est pour cela que nous trouvons le voyage du Sauveur à Jérusalem rattaché à
l’instruction du Chapitre 18, bien que plusieurs mois se fussent écoulés dans l’intervalle. - Il partit de
Galilée. Jésus quitte la Galilée pour n’y plus revenir, puisqu’il se rend maintenant à Jérusalem afin d’y
consommer son sacrifice, Cf. ch. 21 et suivants. - Et vint aux confins de la Judée. La proposition précédente
désignait le point de départ ; celle-ci en marque le but précis, la Judée. D’après plusieurs commentateurs, il
est vrai, l’évangéliste ne parlerait ici que des confins de la Judée ; mais c’est une erreur, car l’expression indique très habituellement l’arrivée sur le territoire proprement dit d’une contrée : ce n’est guère que par
exception qu’elle signifie : « s’arrêter dans les régions limitrophes » ; Cf. Bretschneider, Lexic. man. -
Au-delà du Jourdain. L’autre côté du Jourdain par rapport à la Galilée, c’est évidemment la rive orientale du
fleuve ; par conséquent il est impossible de rattacher ces deux mots à « confins de la Judée », comme l’ont
fait plusieurs exégètes, attendu qu’aucune partie de la Judée n’a jamais été située sur la rive droite du
Jourdain. Il faut donc nécessairement les faire dépendre du « vint », ce qui donne un sens très précis : Jésus,
quittant la Galilée pour aller en Judée, passa par la Pérée. Le texte grec de S. Marc, 10, 1, ne permet pas le
moindre doute sur ce point. Nous avons déjà dit qu’il y avait deux routes pour venir de Galilée à Jérusalem :
la première, qui était la plus directe, traversait la Samarie ; la seconde faisait un long détour par la Pérée. Voir
l’Atlas de M. l’abbé Ancessi, pl. 16. S. Matthieu détermine ainsi tout à la fois, et en quelques mots, le point
de départ, « la Galilée », le but, « les confins de la Judée », et la direction, « au-delà du Jourdain », du dernier
voyage de Notre-Seigneur. Il en marquera plus loin les principales stations, Cf. 19, 15 ; 20, 17, 29 ; 21, 1. -
La province de Pérée, que nous n’avons pas encore eu l’occasion de décrire, était située, comme son nom
l’indique, à l’Orient du Jourdain, au-delà par rapport aux trois autres provinces juives, qui formaient la partie
principale de la Terre-Sainte. Son territoire, qui s’étendait, dans le sens large, depuis les sources du Jourdain
jusqu’à l’extrémité méridionale de la mer Morte, avait été notablement réduit ; car, au temps de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, Cf. Josèphe, Bell. Jud. 3, 3, 3, la Pérée était bornée au Nord par le petit fleuve
Hiéromax (aujourd’hui Schériat-el-Mandour), et au Sud par l’Arnon. Les limites de l’Est et de l’Ouest
étaient d’une part le désert, de l’autre le Jourdain ; Cf. Raumer, Palæstina, 4° édit. p. 225, et les cartes de van
de Velde, Stieler, R. Riess, etc. Les planches 15 et 16 de l’Atlas géographique de M. Ancessi sont inexactes
sur ce point. Nous avons vu que la Pérée appartenait au tétrarque Hérode Antipas, depuis la mort
d’Hérode-le-Grand. Elle diffère beaucoup, pour la configuration générale, des autres provinces situées à
l’Ouest du Jourdain. C’est un vaste plateau que recouvre partout un riche tapis de verdure ; mais sa surface,
au lieu d’être unie, est couverte de dunes nombreuses aux ondulations variées, qui semblent avoir été jetées
là dans une complète confusion. La partie septentrionale abonde en magnifiques bois de sycomores, de
hêtres, de térébinthes, d’ilex et de figuiers ; la partie méridionale est beaucoup plus découverte, et les arbres
y sont très clairsemés. Ce vaste plateau ondulé est pour ainsi dire profondément déchiré à trois reprises par
les vallées du Yarmouk, du Jabbok et de l’Arnon. Dressé à pic du côté du Jourdain, il descend au contraire
lentement dans la direction de l’Est, et finit par se mêler à la plaine immense qui va rejoindre le désert. Le
caractère de la Pérée a toujours été pastoral, comme celui de ses habitants. A l’époque du Sauveur, c’était une
province très florissante, remplie de villes splendides qu’ornaient des temples et des théâtres somptueux.
Aujourd’hui, on n’y voit guère que des ruines. Les Turcs et les Bédouins rivalisent à qui transformera le plus
promptement ce riche pays en un affreux désert. La mauvaise administration des uns, la paresse et le
brigandage des autres auront bientôt obtenu ce triste résultat.
2008. On a montré plus haut comment on peut atteindre la vie éternelle par la voie commune. Ici, [le Seigneur] enseigne comment on peut l’atteindre par la voie de la perfection, qui est abordée sous deux aspects : la continence et la pauvreté volontaire.
À propos du premier point, [Matthieu] fait deux choses. Premièrement, il traite de La venue [du Seigneur] ; deuxièmement, de la continence, en cet endroit : SES DISCIPLES LUI DISENT, etc. [Mt 19, 10].
À propos du premier point, il fait trois choses. Premièrement, la mise à l’épreuve par les Pharisiens est présentée ; deuxièmement, la solution apportée par le Christ ; troisièmement, l’objection contre la solution. Le second point [commence] à : IL RÉPONDIT [Mt 19, 4] ; le troisième à : POURQUOI DONC MOÏSE A-T-IL PRESCRIT DE DONNER UN ACTE [DE DIVORCE] [Mt 19, 7].
À propos du premier point, [il fait] trois choses : premièrement, l’endroit est décrit ; deuxièmement, l’occasion de le mettre à l’épreuve ; troisièmement, la mise à l’épreuve.
2009. [Matthieu] dit donc : ET IL ADVINT, parce que ce que [le Seigneur] avait dit s’était produit. En effet, il parle et cela est, il commande et cela existe, Ps 32[33], 9. QUAND [JÉSUS] EUT ACHEVÉ CES DISCOURS, à savoir, sur l’évitement du scandale, IL QUITTA LA GALILÉE POUR LE TERRITOIRE [DE LA JUDEE] AU-DELÀ DU JOURDAIN. La Judée est parfois entendue de tout le territoire que les Juifs habitent, et parfois du territoire qui était revenu en héritage à la tribu de Juda. En ce [dernier sens], elle est distincte des autres [territoires], et c’est ainsi qu’elle est entendue ici. En effet, il fallait que celui qui voulait aller à Jérusalem passe par la Judée, [Jérusalem] étant dans la tribu de Benjamin, aux confins de la Judée.
2010. Mais pourquoi [Jésus] passa-t-il en Galilée ? Pour trois raisons. Afin de donner l’exemple aux prédicateurs qu’il ne faut pas prêcher en un seul endroit, mais en plusieurs. Ainsi Lc 4, 43 [dit] : Car il faut que j’aille dans les autres villes annoncer le royaume de Dieu. Aussi, parce que le temps de la passion approchait, il voulait se rapprocher du lieu où il devait souffrir. Ep 5, 2 : Il s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur, etc. Ou bien, il voulut revenir chez les Juifs afin d’indiquer que, à la fin, il se tournait vers la conversion des Juifs.
À propos du premier point, [Matthieu] fait deux choses. Premièrement, il traite de La venue [du Seigneur] ; deuxièmement, de la continence, en cet endroit : SES DISCIPLES LUI DISENT, etc. [Mt 19, 10].
À propos du premier point, il fait trois choses. Premièrement, la mise à l’épreuve par les Pharisiens est présentée ; deuxièmement, la solution apportée par le Christ ; troisièmement, l’objection contre la solution. Le second point [commence] à : IL RÉPONDIT [Mt 19, 4] ; le troisième à : POURQUOI DONC MOÏSE A-T-IL PRESCRIT DE DONNER UN ACTE [DE DIVORCE] [Mt 19, 7].
À propos du premier point, [il fait] trois choses : premièrement, l’endroit est décrit ; deuxièmement, l’occasion de le mettre à l’épreuve ; troisièmement, la mise à l’épreuve.
2009. [Matthieu] dit donc : ET IL ADVINT, parce que ce que [le Seigneur] avait dit s’était produit. En effet, il parle et cela est, il commande et cela existe, Ps 32[33], 9. QUAND [JÉSUS] EUT ACHEVÉ CES DISCOURS, à savoir, sur l’évitement du scandale, IL QUITTA LA GALILÉE POUR LE TERRITOIRE [DE LA JUDEE] AU-DELÀ DU JOURDAIN. La Judée est parfois entendue de tout le territoire que les Juifs habitent, et parfois du territoire qui était revenu en héritage à la tribu de Juda. En ce [dernier sens], elle est distincte des autres [territoires], et c’est ainsi qu’elle est entendue ici. En effet, il fallait que celui qui voulait aller à Jérusalem passe par la Judée, [Jérusalem] étant dans la tribu de Benjamin, aux confins de la Judée.
2010. Mais pourquoi [Jésus] passa-t-il en Galilée ? Pour trois raisons. Afin de donner l’exemple aux prédicateurs qu’il ne faut pas prêcher en un seul endroit, mais en plusieurs. Ainsi Lc 4, 43 [dit] : Car il faut que j’aille dans les autres villes annoncer le royaume de Dieu. Aussi, parce que le temps de la passion approchait, il voulait se rapprocher du lieu où il devait souffrir. Ep 5, 2 : Il s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur, etc. Ou bien, il voulut revenir chez les Juifs afin d’indiquer que, à la fin, il se tournait vers la conversion des Juifs.