Matthieu 18, 19

Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.

Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
Louis-Claude Fillion
Établissons d’abord l’enchaînement des pensées qui paraît au premier regard assez difficile à saisir, et qui a été fixé très différemment par les commentateurs. « Tout ce qui précède était une invitation à la charité et à la concorde; le Sauveur sanctionne cet appel par la récompense qu'il promet », dit S. Jérôme. D’après le saint Docteur, la promesse actuelle de Jésus-Christ aurait donc pour but d’exposer les avantages incomparables de la charité qui a été recommandée dans toute cette première moitié du chapitre. Mais on peut reprocher à cette liaison d’être trop vague. Suivant d’autres exégètes, Jésus continuerait d’effrayer, par un contraste, les pécheurs revêches qui pourraient être tentés de ne pas se soumettre à l’Église : non seulement ils seraient retranchés de son sein, mais, par suite même de l’excommunication, ils cesseraient d’avoir part à de précieuses faveurs, développées dans les vv. 19 et 20. Nous préférons voir ici, avec Bengel, la confirmation des pouvoirs qui viennent d’être conférés, v. 18, aux Apôtres et à l’Église. Non content de ratifier les jugements portés par ceux qu’il a faits dépositaires de sa puissance, Dieu agréera tous leurs désirs, exaucera toutes leurs prières, à cause de l’union étroite qui existe entre eux et lui. L’identité de volonté qui existe entre Dieu et l’Église est donc exprimée de nouveau sous une autre forme. Jésus semble indiquer lui-même que telle est le véritable lien des pensées, puisqu’il commence par dire qu’il va répéter la même idée : Je vous dis encore. Nous avons ici une admirable promesse, remplie d’encouragements sublimes. - Si deux d'entre vous : deux personnes seulement, aussi peu qu’il en faut pour former une société, la société la plus petite possible. Il est vrai que ces personnes sont supposées chrétiennes, « deux d'entre vous ». A ces deux chrétiens on demande une chose très simple, l’accord, s'accordent, la symphonie, pour employer la gracieuse expression du texte grec. Qu’y a-t-il de plus facile que l’harmonie entre deux personnes, si elles ont intérêt à s’entendre ? - En échange de cette chose si simple, on leur promet la faveur la plus précieuse : quoiqu'ils demandent.. C’est un nouveau blanc-seing. Quel que soit l’objet de leur demande, pourvu bien entendu qu’il rentre dans le plan divin, elles l’obtiendront sûrement : Jésus lui-même s’en fait garant.
Saint Thomas d'Aquin
1986. EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS, etc. Ici est présentée l’efficacité de la prière. Premièrement, [le Seigneur] la présente ; deuxièmement, il en donne la raison, en cet endroit : LORSQUE DEUX OU TROIS [SONT RÉUNIS], etc. [18, 20].

1987. [Le Seigneur] dit donc : EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS, etc. Mais à cela tu peux objecter que nous demandons beaucoup de choses que nous n’obtenons pas. Cela arrive premièrement en raison de l’indignité de ceux qui demandent ; c’est pourquoi il dit : DEUX D’ENTRE VOUS, c’est-à-dire parmi vous qui vivez selon l’évangile. Jc 4, 3 : Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal. De même, parce qu’ils ne s’entendent pas, puisqu’il n’ont pas le lien de la paix : en effet, il est impossible que les prières d’un grand nombre ne soient pas entendues si leurs nombreuses prières n’en deviennent en quelque sorte qu’une seule. 2 Co 1, 11 : Afin que ce bienfait qu’un grand nombre de personnes nous auront obtenu soit pour un grand nombre un motif d’action de grâce à notre sujet. C’est aussi parce qu’ils demandent certaines choses qui ne conviennent pas à leur salut : la demande doit en effet porter sur quelque chose d’utile, plus loin, 20, 22 : Vous ne savez pas quoi demander.

CELA LEUR SERA ACCORDÉ PAR MON PÈRE QUI EST DANS LES CIEUX, c’est-à-dire dans les hauteurs. Ou bien : DANS LES CIEUX, c’est-à-dire, en nous.