Matthieu 18, 16
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
Le devoir des chrétiens de prendre part à la vie de l’Église les pousse à agir comme témoins de l’Evangile et des obligations qui en découlent. Ce témoignage est transmission de la foi en paroles et en actes. Le témoignage est un acte de justice qui établit ou fait connaître la vérité (cf. Mt 18, 16) :
Seconde démarche. - S'il ne
t'écoute pas. Mais il est possible aussi que le coupable refuse de se repentir et de réparer l’offense qu’il a
faite. Jésus-Christ trace, pour cette hypothèse, une nouvelle ligne de conduite qui sera comme un jugement
en seconde instance. - Prends encore avec toi ... L’amour repoussé redouble ses efforts, mais ne pouvant agir
seul, il appelle des auxiliaires à son secours, comme fait le bon médecin qui voit qu’il lui est impossible de
lutter seul contre une maladie obstinée. La seconde démarche consiste donc dans un nouvel avertissement
donné par la personne lésée. Mais cette fois elle se présente avec un ou deux frères qu’elle s’est associés
pour donner plus d’autorité à sa parole. « Afin de convaincre plus facilement celui qui commet une faute,
qu'il a péché, quand non seulement la personne offensée se prononce sur cela (car s'agissant de ce qui le
touche tout homme se trompe très facilement) mais même quand deux ou trois le confirment », Sylveira in h.l. - Une ou deux personnes... Ces paroles, empruntées littéralement à la Loi mosaïque, Deut. 19, 15, font
allusion au nombre de témoins requis dans toute affaire litigieuse : Jésus les cite pour appuyer et pour
légaliser en quelque sorte sa seconde recommandation. - Que toute l'affaire soit réglée. Dans le texte latin,
« Verbum », comme dans le texte primitif de la Loi, désigne une affaire juridique. « Stet », signifie : être
décidé. « Les juges hébreux exigent la même chose de celui qui a péché contre son frère. Hieros. Ioma, fol.
44, 3, et Babyl. Ioma, fol. 87, 1, Samuel dit : Quiconque pèche contre son frère, il est nécessaire de lui dire :
J'ai péché envers toi. S'il accepte, bien. Sinon qu'il en amène d'autres et qu'il le rende bienveillant à leur
égard, etc. Mais notre Sauveur exige de faire preuve d'une charité plus grande, de celui évidemment qui est
lésé », Lightfoot, Hor. Hebr. in Math. h.l.
1981. Ici, il apporte le témoignage : PRENDS AVEC TOI UN OU DEUX AUTRES, etc. Dt 19, 15 : Que toute parole repose sur deux ou trois témoins. Mais il se pose ici une question : pourquoi ne fait-il pas appel tout de suite aux témoins ? Il faut dire que la conscience doit être purifiée sans que la réputation soit endommagée. Ainsi, s’il peut [corriger] en premier lieu et par lui-même, cela est bien ; mais [s’il ne le peut] pas, qu’il fasse alors appel à des témoins. Et Jérôme dit [qu’il doit faire appel] d’abord à un, puis à deux [témoins]. Et pourquoi ? Afin qu’ils soient témoins de la correction faite, car si [celui qui est corrigé] continue, cela ne doit pas t’être imputé. Jérôme dit que cela est aussi pour autre chose, à savoir, afin qu’il le convainque de péché, car certains sont tellement obstinés qu’ils ne reconnaissent pas [leur péché]. Tu dois donc faire appel à des témoins afin de le convaincre du fait, ou alors il répétera peut-être l’offense. Ou bien, selon Augustin, [il faut faire appel à des témoins] pour le convaincre.