Marc 15, 5

Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.

Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.
Louis-Claude Fillion
Pilate qui déjà s’intéresse à l’accusé et voudrait lui sauver la vie, le presse de se défendre, espérant bien qu’un homme en qui se manifeste une telle dignité renversera sans peine les allégations évidemment passionnées des Sanhédristes. Mais Jésus ne répondit plus rien, se contentant du « Tu le dis » prononcé quelques instants auparavant. Le Sauveur se tait ; il est prêt à subir, par amour pour nous, le sort qu’on lui destine ; il ne veut rien faire pour écarter la coupe amère de sa Passion. — La leçon accusent de la Vulgate, est favorisée par d’importants manuscrits, quoique la Recepta ait « ils témoignent ».
Saint Théophylacte d'Ohrid
Ils livrèrent Jésus aux Romains, mais ils furent eux-mêmes livrés à ces mêmes Romains, pour accomplir cette parole des Écritures ( Is 3, 11): «Rendez-leur selon les oeuvres de leurs mains» ( Ps 27)

Sa réponse, en effet, est douteuse, car ces paroles: «Vous le dites», peuvent s'entendre de la sorte: C'est vous qui le dites, ce n'est pas moi. Remarquez aussi que Jésus répond en partie à Pilate qui le condamne malgré lui, et qu'il ne dit rien aux prêtres et aux chefs d u peuple, parce qu'il les juge indignes de sa réponse.

Ce que Pilate admirait, c'est que Jésus, docteur de la loi, dont l'éloquence pouvait d'un seul mot mettre à néant les accusations de ses ennemis, ne répondait rien, mais supportait courageusement leurs calomnies.
Saint Bède le Vénérable
Les Juifs avaient coutume de livrer au juge, chargé de chaînes, celui qu'ils avaient condamné à mort; voilà pourquoi après avoir raconté la condamnation du Christ, l'Évangéliste ajoute: «Dès le matin, les princes des prêtres lièrent Jésus», etc. Remarquons cependant que ce ne fut pas la première fois qu'ils le lièrent; aussitôt qu'ils se furent saisis de lui la nuit, dans le jardin, ils le garrottèrent.

Pilate ne l'interroge que sur ce seul chef d'accusation, s'il est le roi des Juifs; preuve évidente de l'impiété des Juifs qui n'ont même pas pu trouver de faux prétextes pour faire condamner le Sauveur, «Jésus leur répondit: Vous le dites». Notre-Seigneur répond de la sorte dans l'intérêt de la vérité, et de manière que ses paroles ne pussent donner prise à aucune accusation calomnieuse.

C'est un païen qui condamne Jésus, mais il fait remonter la condamnation au peuple juif, «Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate en était tout étonné», Le Sauveur ne voulut rien répondre, car en se justifiant de ces fausses accusations, le gouverneur l'eût renvoyé, et les fruits immenses de la croix eussent été différés.
Saint Augustin
Saint Luc raconte les crimes supposés dont ils l'accusèrent: «Ils commencèrent à l'accuser en disant: Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation, et défendant de payer le tribut à César, et se donnant le nom de Christ roi».