Marc 15, 45

Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps.

Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps.
Louis-Claude Fillion
Pilate s’étonna… Détail propre à S. Marc. Les crucifiés demeuraient ordinairement un jour et demi, deux jours, parfois même trois jours sur la croix avant d’expirer. Aucun organe essentiel n’étant lésé en eux, la vie ne les quittait qu’avec lenteur. De là cet étonnement de Pilate ; de là aussi l’enquête qu’il fit faire auprès du centurion de garde. — Il donna le corps. Dans le texte grec, le verbe signifie proprement « donner en présent, donner d’une manière gratuite ». Il n’était pas rare que les magistrats romains ne consentissent que moyennant une somme considérable à livrer aux parents ou aux amis les corps des suppliciés, pour qu’on leur accordât une sépulture honorable [577] : Pilate se montra généreux et ne demanda rien. C’est sans doute ce que notre Évangéliste a voulu exprimer par ce verbe. Si, après ce verbe nous lisons avec les manuscrits B, D, L, etc., le « cadavre », nous obtenons une petite nuance caractéristique, qui serait tout à fait dans le genre de S. Marc. Joseph demanda le corps sacré de Jésus, v. 43 ; Pilate lui fit donner le cadavre du supplicié. Ces mots expriment très bien la différence des sentiments qui animaient Joseph et Pilate à l’égard de Notre-Seigneur.