Marc 15, 41
qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Des femmes qui regardaient de loin. Ces mots font tableau, de même que « qui
était en face» au verset précédent. — Comme S. Matthieu, S. Marc signale à part trois des saintes amies de
Jésus, les plus connues sans doute et les plus dévouées. Mais il y a quelque chose de spécial dans sa mention
des deux dernières. 1° Au nom de Jacques, fils de Marie, il ajoute l’épithète le Mineur, pour le distinguer de
l’Apôtre saint Jacques dit le Majeur. D’où provenait ce surnom ? Suivant les uns de la taille, suivant d’autres
de la jeunesse relative du fils de Marie ; on a dit aussi qu’il se l’était lui-même imposé par modestie. 2° S.
Marc désigne la mère des enfants de Zébédée par son nom de Salomé. Cf. Matth. 27, 56. — Qui le suivaient
et le servaient… L’Évangéliste condense dans ces quelques paroles une longue série de services généreux et
dévoués. Cf. Luc 8, 1-3. Remarquez l’emploi de l’imparfait. — D’autres encore, qui étaient montées avec
lui… Ces saintes femmes n’ont pas voulu se séparer de leur Maître : elles l’ont suivi jusqu’à la mort.
L'ordre naturel se trouve ainsi renversé, les Juifs mettent à mort celui que les Gentils reconnaissent comme Dieu, ses disciples s'enfuient, et les pieuses femmes persévèrent.
«Or le centurion voyant», etc. Le centurion est l'officier qui commandait à cent hommes. A la vue de Jésus expirant avec tant de puissance et d'autorité, il est dans l'admiration et c onfesse sa divinité.
Dieu permit que le voile se déchirât, afin de signifier que la grâce de l'Esprit saint s'éloignait et se séparait du temple pour découvrir aux yeux de tous les secrets du saint des saints, et aussi que le temple serait dans la désolation, lorsque les Juifs déploreront leur malheur et déchireront leurs vêtements. Ce voile est aussi le symbole de ce temple vivant du corps de Jésus-Christ qui, dans sa passion, vit ses vêtements, c'est-à-dire son corps déchiré. Il a encore une autre signification; notre chair est le voile de notre temple, c'est-à-dire, de notre âme. Or, la puissance de la chair dans la passion de Jésus-Christ, a été déchiré et détruit du haut en bas, c'est-à-dire, depuis Adam jusqu'au dernier rejeton de sa postérité. En effet, Adam est sauvé par la passion de Jésus-Christ, sa chair ne demeure plus sous la malédiction, elle n'est plus sujette à la corruption, mais elle reçoit en même temps le don de l'incorruptibilité.
La Glose
Après avoir raconté la passion et la mort du Sauveur, l'Évangéliste passe au récit des événements qui suivirent sa mort: «Et le voile du temple se déchira en deux»,etc.
L'Évangile nous fait connaître clairement la cause de l'étonnement du Centurion, c'est qu'ayant vu le Seigneur mourir de la sorte, il s'écria: «Cet homme était vraiment le Fils de Dieu». Car le Créateur des âmes a seul, à l'exclusion de tout autre, le pouvoir de remettre son âme.
Saint Marc appelle Jacques le Mineur, Jacques, fils d'Alphée, on l'appelait aussi frère du Seigneur, parce qu'il était fils de Marie, tante du Sauveur, dont saint Jean fait mention: «Debout, près de la croix de Jésus, étaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine» ( Jn 19). Or, l'une de ces femmes est appelée Marie de Cléophas, ou comme fille de Cléophas, ou du nom de sa famille. Jacques le Mineur est ainsi appelé pour le distinguer de Jacques le Majeur, fils de Zébédée, qui a été un des premiers que le Seigneur a choisi pour ses Apôtres. C'était chez les Juifs une coutume consacrée par les moeurs antiques, et que personne ne songeait à blâmer, que les femmes prissent soin de fournir de leur bien, la nourriture à ceux qui les instruisaient, c'est ce que saint Marc rappelle ici: «Elles le suivaient lorsqu'il était en Galilée, et l'assistaient de leur bien». Elles assistaient le Seigneur de leur avoir, et lui permettaient ainsi de moissonner leurs biens matériels, alors qu'elles moissonnaient elles-mêmes ses grâces spirituelles. Notre-Seigneur voulait ainsi donner l'exemple à ceux qui devaient enseigner l'Évangile, et leur apprendre à se contenter de la nourriture et du vêtement qu'ils recevraient de le urs disciples. Mais voyons quelles étaient celles qui les accompagnaient: «Et plusieurs autres qui étaient venues avec lui à Jérusalem».
Ce qui étonna surtout le Centurion, c'est qu'après ce grand cri qui était comme l'expression figurée de notre péché, il expira aussitôt. L'esprit du Médiateur nous apprenait ainsi que la mort de son corps n'était la suite d'aucun péché, qu'il ne s'en séparait point malgré lui, mais quand il le voulut, parce qu'il était uni au Verbe de Dieu en unité de personne.
Les derniers sont maintenant devenus les premiers, les Gentils confessent Jésus-Christ, les Juifs aveugles le renient, et leur erreur devient pire que la première.
De même que la femme est associée au salut du monde dans la personne de la Vierge Marie; ainsi Dieu la rattache à la science du mystère de la croix et de la résurrection dans Marie-Madeleine, qui est veuve, et dans les autres mères qui l'accompagnent.
Le voile du temple qui se déchire, c'est le ciel qui s'ouvre.
Le récit comparé de saint Matthieu et de saint Marc, m'amène à penser qu'il est ici question de trois femmes principales; deux d'entre elles sont désignées par les deux Évangélistes, Marie-Madeleine et Marie, mère de Jacques; la troisième est appelée par saint Matthieu, la mère des enfants de Zébédée, et par saint Marc, Salomé.