Marc 15, 39
Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, déclara : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
Les Évangiles rapportent en deux moments solennels, le Baptême et la transfiguration du Christ, la voix du Père qui Le désigne comme son " Fils bien-aimé " (cf. Mt 3, 17 ; 17, 5). Jésus se désigne Lui-même comme " le Fils Unique de Dieu " (Jn 3, 16) et affirme par ce titre sa préexistence éternelle (cf. Jn 10, 36). Il demande la foi " au nom du Fils unique de Dieu " (Jn 3, 18). Cette confession chrétienne apparaît déjà dans l’exclamation du centurion face à Jésus en croix : " Vraiment cet homme était Fils de Dieu " (Mc 15, 39). Dans le mystère pascal seulement le croyant peut donner sa portée ultime au titre de " Fils de Dieu ".
En ce qui concerne les différences d'accent dans le précepte, Marc présente la mission comme proclamation ou kérygme: «Proclamez l'Evangile» (Mc 16, 15). Le but de l'évangéliste est de conduire les lecteurs à redire la profession de foi de Pierre: «Tu es le Christ» (Mc 8, 29) et à dire, comme le centurion romain devant Jésus mort sur la Croix: «Vraiment cet homme était Fils de Dieu» (Mc 15, 39). En Matthieu, l'accent missionnaire est mis sur la fondation de l'Eglise et sur son enseignement (cf. Mt 28, 19-20; 16, 18): chez lui donc, cet envoi en mission fait ressortir que la proclamation de l'Evangile doit être complétée par une catéchèse d'ordre ecclésial et sacramentel. En Luc, la mission est présentée comme un témoignage (cf. Lc 24, 48; Ac 1, 8) qui porte surtout sur la Résurrection (cf. Ac 1, 22). Le missionnaire est invité à croire à la puissance transformante de l'Evangile et à annoncer ce que Luc montre bien, c'est-à-dire la conversion à l'amour et à la miséricorde de Dieu, l'expérience d'une libération intégrale de tout mal jusqu'à sa racine, le péché.
C’est le second fait. S. Marc,
dans la relation qu’il en donne, a plusieurs particularités intéressantes. D’abord, il emploie pour désigner le
centurion un mot latin grécisé, κεντυρίων, tandis que les deux autres synoptiques se servent de l’expression
classique ἐκατόνταρχος (chef de cent hommes) : de même aux vv. 44 et 45 (voir la Préface, § 4, 3). En
second lieu, il est seul à noter un trait pittoresque, qui était en face de Jésus, d’où il ressort que le centurion
avait parfaitement vu et entendu. En troisième lieu, il signale explicitement le dernier cri du Sauveur comme
la cause de l’étonnement du centurion, voyant qu’il avait expiré en poussant ce grand cri. Cet homme de
guerre, qui avait sans doute assisté à un grand nombre d’agonies, ne se souvenait pas d’avoir jamais été
témoin d’un pareil fait. Dans ce cri, d’autant plus extraordinaire que les crucifiés mouraient presque toujours
d’épuisement, il vit donc quelque chose de surnaturel : puis, l’associant à la conduite si noble de Jésus, à sa
patience, aux ténèbres mystérieuses, etc., il en vint jusqu’à formuler ce jugement intérieur : Cet homme était
vraiment le Fils de Dieu. C’est la seconde conversion opérée par le Christ mourant : la première avait été
celle du bon larron.