Marc 15, 36

L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »

L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »
Pape Saint Jean-Paul II
Jésus est cloué à la Croix et il est élevé de terre. Il vit le moment de son « impuissance » la plus grande et sa vie semble totalement exposée aux moqueries de ses adversaires et livrée aux mains de ses bourreaux: il est raillé, tourné en dérision, outragé (cf. Mc 15, 24-36). Et pourtant, devant tout cela et « voyant qu'il avait ainsi expiré », le centurion romain s'écrie: « Vraiment cet homme était fils de Dieu » (Mc 15, 39). Ainsi se révèle, au temps de son extrême faiblesse, l'identité du Fils de Dieu: sa gloire se manifeste sur la Croix!
Louis-Claude Fillion
Voici qu’il appelle Élie. Notre Évangéliste raconte presque dans les mêmes termes que S. Matthieu l’incident auquel donna lieu le cri de détresse poussé par Jésus. Le dernier trait, laissez, voyons..., a néanmoins reçu dans sa narration une forme spéciale. En effet, tandis que c’est à une personne animée d’un certain sentiment de compassion à l’égard de Jésus qu’il fait dire : Laissez ! voyons si Élie viendra l’aider à descendre, S. Matthieu prête cette réflexion à toute l’assistance : « Mais les autres disaient : Laisse, voyons si Élie viendra le délivrer. ». Mais qui donc prononça en réalité cette parole ? « de là nous pouvons conclure que tous ont tenu ce langage », répond fort bien saint Augustin [570]. En combinant les deux récits, on obtient un tableau vivant de la surexcitation créée au pied de la croix par le cri du Sauveur. — Notons encore, d’un côté l’expression viendra le détacher, plus pittoresque que le « viendra le délivrer » du premier Évangile ; d’un autre côté, la description aussi rapide que dût l’être le fait lui-même. C’est bien là le style de S. Marc.