Marc 15, 32

Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
Louis-Claude Fillion
S. Marc passe au récit navrant des outrages dont les Juifs n’eurent pas honte d’abreuver le divin Crucifié. Les détails qu’il donne à ce sujet diffèrent à peine de ceux que nous avons lus dans S. Matthieu. Il distingue, lui aussi, trois classes d’insulteurs : les passants, vv. 29 et 30, les Sanhédristes, vv. 31 et 32a, et les voleurs 32b. Il abrège un peu, selon sa coutume : mais il a aussi plusieurs petits traits originaux, par exemple, le pittoresque l’un à l’autre du v. 31, et les mots afin que nous voyions du v. 32. — Cette affreuse scène montre jusqu’à quel point allait la haine des ennemis de Jésus : elle est du reste très conforme aux mœurs de l’Orient, où l’on ne craint pas d’insulter les condamnés à mort jusque sur le gibet où ils agonisent.
Saint Théophylacte d'Ohrid
Les passants blasphèment Jésus-Christ et l'accablent d'outrages comme un séducteur. C'est le démon qui les poussait à l'engager à descendre de la croix. Il savait que c'est la croix qui devait sauver le monde, il revenait donc tenter de nouveau Jésus-Christ; s'il descendait de la croix, il serait évident qu'il n'était pas véritablement le Fils de Dieu, et ainsi toute espérance de salut par la croix était anéantie. Mais Jésus, vrai Fils de Dieu, ne descendit pas de la croix. S'il avait dû en descendre il n'y serait pas monté, mais il savait que c'était là le moyen choisi de Dieu pour sauver le monde, il se dévoua donc aux souffrances de la croix et à mille autres outrages pour accomplir son oeuvre. «Et les princes des prêtres disaient aussi: Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même», etc. En parlant ainsi, ils voulaient anéantir la vérité de ses miracles et les faire passer pour imaginaires; car en effet, Jésus avait sauvé un grand nombre par ses miracles.

Ou bien tous deux commencèrent par l'accabler d'outrages, et puis l'un deux reconnaissant son innocence, reprocha à son compagnon les blasphèmes qu'il vomissait contre lui.
Saint Bède le Vénérable
Ils sont forcés d'avouer malgré eux qu'il a sauvé les autres. Vous êtes donc condamnés par vos propres paroles, car celui qui a sauvé les autres, peut également se sauver lui-même.
Saint Augustin
Mais comment admettre ici la vérité du récit de saint Marc, alors qu'au témoignage de saint Luc, un seul de ces voleurs outragea le Sauveur, tandis que l'autre voulait l'en empêcher et crut en Dieu. La seule réponse à faire, c'est que saint Matthieu et saint Marc, insistant peu sur ce détail, ont employé le pluriel pour le singulier.
Saint Jérôme
L'ânon de la Judée, étant lié à la vigne, et son manteau rougi dans le sang du raisin, les chevreaux déchirent la vigne, ils blasphèment le Christ et branlent la tête: «Et les passants le blasphémaient en branlant la tête», etc.

Ils virent bientôt sortir du sépulcre celui qu'ils ne croyaient pas pouvoir descendre de la croix. O Juifs ! où ira donc se réfugier votre incrédulité? Je vous prends à témoins, j'en appelle à votre jugement. N'est-il pas mille fois plus admirable qu'un mort puisse ressusciter, qu'il ne le serait qu'un homme vivant encore voulût descendre de la croix? Vous avez peu demandé, on vous a donné beaucoup; mais ces prodiges mille fois plus éclatants que ceux que vous demandez n'ont pu guérir votre incrédulité; ils se sont tous détournés de la vérité, ils sont devenus inutiles.