Marc 15, 22

Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).

Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).
Fulcran Vigouroux
Golgotha, Calvaire. Voir Matthieu, 27, 33. C’est une tradition hébraïque que sur le Golgotha avait eu lieu le sacrifice d’Abraham (saint Jérôme).
Louis-Claude Fillion
Ils le conduisirent. Dans le texte grec, le verbe a la signification habituelle de « porter », mais ce verbe s’emploie souvent aussi dans le sens de « conduire ». Peut être indiquerait-il ici, comme l’ont pensé divers auteurs, le grand état de faiblesse de Jésus, de sorte que les soldats furent forcés de le soutenir tandis qu’il gravissait le Calvaire. Comparez le v. 20. — Au lieu appelé Golgotha. Sur le nom et l’emplacement du Golgotha, voyez l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 27, 33. — « Ce serait un beau problème résolu, de retrouver à Jérusalem le Chemin que Jésus a parcouru, arrosé de son sang pendant sa Passion. Malheureusement les traditions relatives à la Voie douloureuse sont presque modernes ; c’est-à-dire que les stations désignées aujourd’hui n’ont été définitivement arrêtées qu’au moyen âge. Les seuls points fixes sont le prétoire, qui certainement était situé dans la tour Antonia, le Calvaire et le tombeau : tout le reste est conjectural. Les transformations profondes et successives qu’a subies la Ville sainte rendent presque impossible de reconnaître exactement la ligne parcourue ; on se perd dans un dédale de constructions modernes qui empêchent de l’aborder. Au point de vue de la foi une approximation est tout à fait suffisante » [554]. La « Via crucis », telle que les pèlerins la suivent à Jérusalem depuis plusieurs siècles, a une longueur d’environ 1200 pas. Sa direction générale est de l’Est à l’Ouest, entre la porte saint Étienne et le couvent latin [555]. De ces quatorze stations, les neuf premières sont dans la rue, les cinq autres dans l’Église du Saint-Sépulcre. « Il y a, dit un auteur protestant, quelque chose qui impressionne vivement dans cette rue sombre, avec ses passerelles voûtées, ses taches d’ombre et de lumière, et ses pierres vénérées autour desquelles on aperçoit toujours quelques petits groupes de pèlerins » [556]. La partie de la Voie douloureuse qui monte au Saint-Sépulcre d’une manière assez abrupte a un cachet tout à fait pittoresque. Voyez Rohault de Fleury [557], de Vogüé [558], Sepp [559], Schegg [560], Gratz [561], Mgr Mislin [562]. — Parmi les chefs-d’œuvre presque innombrables qu’a produits la représentation intégrale ou partielle du Chemin de la Croix, bornons-nous à signaler un tableau de Titien, « image saisissante du Christ portant sa croix et ayant autour du cou une corde tirée par un Juif ignoble » (Rio) et le « Spasimo » de Raphaël. « Le mélange de souffrance et de pitié dans le regard du Christ, quand il s’affaisse sous sa croix, et qu’il dit aux filles de Jérusalem de ne pas pleurer sur lui, donne à cette partie du tableau une force d’attraction qui semble avoir été calculée pour provoquer un élan d’amour ou de contrition » (Rio).