Marc 13, 8
Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement.
Car on se dressera nation contre nation, royaume contre royaume, il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines ; c’est le commencement des douleurs de l’enfantement.
Troisième signe : les peuples, les empires, soulevés les uns contre les autres, et occupés à
s’entre-détruire. « Quand tu verras les royaumes s’agiter les uns contre les autres, tu t’attendras à voir les
empreintes de pas du Messie » [494]. — Des tremblements de terre. Quatrième signe, d’effroyables
tremblements de terre, arrivant en divers lieux. — Et des famines. Cinquième signe. Le texte grec en ajouté
un sixième (et des troubles, des révolutions), mentionné seulement par S. Marc, si tant est que ces deux mots
soient authentiques, car ils sont omis par des manuscrits qui font autorité (B, D, L, Sinait.). Le grec répète le
verbe il y aura, ce qui est d’un bel effet : « et il y aura des tremblements de terre…, et il y aura des
famines ». — Le commencement des douleurs. Que sera donc la douleur elle-même, si les malheurs signalés
jusqu’ici n’en sont que le prélude ? Ces maux préalables, d’après la traduction littérale du mot grec traduit
par douleurs, seront à la catastrophe finale ce que sont les souffrances qui précèdent l’enfantement à celles
qui l’accompagnent. Jésus ne pouvait pas choisir une comparaison plus énergique. Du reste, les prophètes
avaient souvent employé la même image.
Mais avant de répondre à leurs questions, il veut les affermir contre les séductions, auxquelles ils devaient être exposés: «Et Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise», etc. Il leur tient ce langage, parce qu'au temps des dernières épreuves de la Judée, on vit s'élever dans son sein des hommes qui prenaient insolemment le titre de docteurs, c'est ce que prédit le Sauveur: «Plusieurs viendront en mon nom»,etc.
C'est-à-dire les Romains contre les Juifs, ce qui, au témoignage de l'historien Josèphe, eut lieu avant la destruction de Jérusalem. En effet, les Juifs ayant refusé de payer le tribut, les Romains vinrent furieux pour venger ce refus, mais comme à cette époque ils se montraient cléments à l'égard des nations vaincues, ils se contentèrent des dépouilles qu'ils emportèrent, sans détruire la ville de Jérusalem; mais Dieu ne laissait pas de se déclarer lui-même contre les Juifs, comme on le voit par ce qui suit: «Il y aura des tremblements de terre en divers lieux».
Alors que quelques-uns de ses disciples étaient dans l'admiration de l'imposante construction du temple, le Seigneur leur avait prédit que tous ces édifiées seraient détruits; ses Apôtres l'interrogent donc en particulier sur le temps et les signes précurseurs de cette grande catastrophe: «Et comme il était assis», etc. Le Seigneur s'assied sur l e mont des Oliviers, en face du temple, pour prédire la ruine et la destruction de cet édifice; cette attitude extérieure est conforme aux oracles qui vont sortir de sa bouche, et il nous enseigne ainsi dans un sens spirituel, que tandis qu'il repose paisible et tranquille dans les saints, il a en horreur la folie des âmes orgueilleuses; car le mont des Oliviers figure les hauteurs fertiles de la sainte Eglise ( Ps 51, 8; Jr 11, 6).
On en vit beaucoup, en effet, à l'approche de la ruine du Jérusalem, qui se proclamaient christs, et annonçaient l'ère prochaine de la liberté. Du temps des Apôtres, un grand nombre d'hérésiarques devaient aussi sortir du sein de l'Eglise. Plusieurs antéchrists vinrent aussi au nom de Jésus-Christ, le premier fut Simon le Magicien auquel les habitants de Samarie s'attachaient en disant de lui: «C'est là celui que l'on appelle la grande vertu de Dieu». ( Ac 8, 10) «Et ils en séduiront plusieurs». Depuis la passion de Notre-Seigneur, le peuple juif qui lui avait préféré un voleur séditieux, et avait rejeté Jésus-Christ son Sauveur, fut continuellement en butte aux attaques de ses ennemis et à des guerres intestines. C'est à ces guerres que le Seigneur fit allusion en ajoutant: «Lorsque vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerre». Mais il rassure en même temps ses disciples contre ses épreuves, et les engage à ne quitter ni Jérusalem ni la Judée; car ce n'est point encore la fin, qui ne devait avoir lieu que quarante ans après. «Il faut que ces choses arrivent, mais ce ne sera pas encore la fin», c'est-à-dire la désolation de la province, et la destruction complète de la ville et du temple.
C'est ce qui s'accomplit à la lettre au temps de la révolte des Juifs contre les Romains. Ce peuple qui se soulève contre un autre peuple, ces doctrines pestilentielles de ceux dont les discours gagnent comme un cancer. (2 Tm 2) Cette faim de la parole de Dieu, ces tremblements de terre qui s'étendent au loin, peuvent aussi s'entendre des hérétiques qui se séparent de la vraie foi, et qui, par leurs luttes intestines, assurent à l'Eglise la victoire.
A cette question que lui font ses disciples, le Seigneur répond en leur prédisant les événements qui devaient s'accomplir plus ou moins prochainement, et qui se rapportaient soit à la ruine de Jérusalem qui avait donné lieu à cette question, soit à son avènement par le moyen de l'Eglise, dans laquelle il ne cesse de venir, car il se produit et se manifeste dans les nouveaux membres qui lui naissent tous les jours; soit à la fin des siècles, où il apparaîtra pour juger les vivants et les morts.