Marc 13, 3

Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart :

Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart :
Louis-Claude Fillion
Et comme ils étaient assis sur la montagne des Oliviers. Jésus et ses disciples gravirent probablement en silence les flancs de la montagne des Oliviers, livrés les uns et les autres à de pénibles réflexions. Arrivés au sommet de la colline, à mi -chemin entre Jérusalem et Béthanie, ils s’arrêtent pour prendre un peu de repos, et Jésus s’assied sur le gazon. — En face du temple. Trait graphique, propre à S. Marc, et servant de trait d’union pour amener la question des Apôtres. Les derniers rayons du soleil couchant devaient en ce moment couvrir d’or le temple et ses dépendances, leur communiquant une nouvelle beauté. — Pierre, Jacques, Jean et André. « Marc est le seul a rapporter que ce furent Pierre, Jacques, Jean et André qui interrogèrent le Christ. Note la mention de Pierre » [493]. C’étaient les quatre premiers Apôtres attachés à Jésus d’une manière définitive. Cf. Marc 1, 16-20. Saint André nous apparaît ici à côté des trois disciples les plus intimes : d’où l’on a conclu parfois que c’était lui peut-être qui avait attiré l’attention de Jésus sur le temple, v. 1. — En particulier : relativement aux autres membres du Collège apostolique, qui étaient restés à l’écart.
Saint Théophylacte d'Ohrid
Comme le Seigneur leur avait parlé à diverses reprises de la destruction de Jérusalem, ses disciples s'étonnaient du triste sort réservé à des édifices dont la magnificence égalait la grandeur; ils lui montrent donc la riche structure du temple; et Notre-Seigneur prédit que non-seulement il sera détruit, mais qu'il n'en restera point pierre sur pierre. «Jésus leur répondit: Voyez-vous ces grandes constructions, tout sera détruit, et il n'en restera point pierre sur pierre». On objectera peut-être pour accuser la véracité du Sauveur, que les ruines du temple sont restées en grand nombre; cette objection n'est pas fondée, car en supposant qu'il soit resté quelques ruines de cet édifice, cependant jusqu'à la consommation des siècles, il n'en restera point pierre sur pierre. D'ailleurs l'histoire rapporte qu'lius Adrien renversa de fond en comble la cité et le temple, et accomplit ainsi littéralement la prédiction du Sauveur.
Saint Bède le Vénérable
L'Eglise de Jésus-Christ une fois fondée, la Judée devait recevoir le digne châtiment de sa perfidie; aussi est-ce avec dessein que Notre-Seigneur après avoir loué dans cette femme la dévotion de l'Eglise, sort du temple, prédit sa ruine prochaine, et le mépris réservé à ces constructions, objet de l'admiration générale. «Et comme il sortait du temple, un de ses disciples lui dit», etc.

C'est par un dessein particulier de Dieu, qu'au temps où la grâce de la foi évangélique se fut répandue dans tout l'univers, le temple disparut avec toutes les cérémonies du culte judaïque. Autrement ceux qui étaient encore faibles dans la foi, en voyant subsister ce qui était d'institution divine, auraient pu se détacher insensiblement de la foi en Jésus-Christ, et tomber dans un judaïsme grossier.

Dès que le Seigneur s'éloigne du temple, tous les édifices de la loi et l'ensemble des commandements se trouvent tellement détruits, que l'accomplissement en devient impossible aux Juifs, et que les membres ayant perdu leur chef, en sont réduits à se combattre entre eux.
Saint Jérôme
On peut dire encore que le Seigneur prédit à ses disciples la catastrophe des derniers temps de la Judée, c'est-à-dire la destruction du temple et du peuple juif avec son attachement à la lettre dont il ne restera point pierre sur pierre, des témoignages des prophètes, sur ceux contre lesquels les Juifs les faisaient retomber, comme sur Esdras, Zorobabel et les Macchabées.