Luc 8, 46

Mais Jésus reprit : « Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une force était sortie de moi. »

Mais Jésus reprit : « Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une force était sortie de moi. »
Pape Francois
C’est seulement ainsi que, à travers l’Incarnation, à travers le partage de notre humanité, pouvait s’accomplir pleinement la connaissance propre de l’amour. La lumière de l’amour, en effet, naît quand nous sommes touchés dans notre cœur ; nous recevons ainsi en nous la présence intérieure du bien-aimé, qui nous permet de reconnaître son mystère. Nous comprenons alors pourquoi, avec l’écoute et la vision, la foi est, selon saint Jean un toucher, comme il l’affirme dans sa première lettre : « (…) ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux (…) ce que nos mains ont touché du Verbe de vie » (1 Jn 1, 1). Par son Incarnation, par sa venue parmi nous, Jésus nous a touchés, et, par les Sacrements aussi il nous touche aujourd’hui ; de cette manière, en transformant notre cœur, il nous a permis et nous permet de le reconnaître et de le confesser comme le Fils de Dieu. Par la foi, nous pouvons le toucher, et recevoir la puissance de sa grâce. Saint Augustin, en commentant le passage sur l’hémorroïsse qui touche Jésus pour être guérie (cf. Lc 8, 45-46), affirme : « Toucher avec le cœur, c’est cela croire ». La foule se rassemble autour de Lui, mais elle ne l’atteint pas avec le toucher personnel de la foi, qui reconnaît son mystère, sa Filiation qui manifeste le Père. C’est seulement quand nous sommes configurés au Christ, que nous recevons des yeux adéquats pour le voir.
Louis-Claude Fillion
Jésus insiste, mais en affirmant au lieu d'interroger : Quelqu'un m' a touché (trait spécial). Il indique par ces mots la nature particulière du contact dont il avait parlé ; ce n'a pas été un simple accident, mais un acte conscient et volontaire. - Notre-Seigneur motive son assertion : il sait parfaitement de quoi il parle, car son intelligence divine lui a révélé qu'une « vertu » sortait de son corps sacré. Sur cette expression étonnante, dont les rationalistes ont abusé, voyez l'Évangile selon S. Marc, p. 84. Seulement, S. Marc ne l'employait que comme narrateur, tandis que, d'après S. Luc, le Sauveur l'avait lui-même prononcée.