Luc 8, 27

Comme Jésus descendait à terre, un homme de la ville, qui était possédé par des démons, vint à sa rencontre. Depuis assez longtemps il ne mettait pas de vêtement et n’habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux.

Comme Jésus descendait à terre, un homme de la ville, qui était possédé par des démons, vint à sa rencontre. Depuis assez longtemps il ne mettait pas de vêtement et n’habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux.
Louis-Claude Fillion
Le démoniaque ne venait pas de la ville, qu'il avait cessé de fréquenter, mais des sépulcres qui lui servaient de résidence. Cfr. Matth. 8, 28 ; Marc. 5, 2. - Possédé du démon : d'après le grec, « démons » au pluriel, ce qui est plus conforme à la suite du récit. Depuis longtemps déjà, ici et au v. 29, est un trait propre à S. Luc, destiné à rehausser la grandeur du prodige. - Qui ne portait pas de vêtement (autre particularité de notre évangéliste) doit se prendre à la lettre. Les fous, laissés à eux-mêmes, ont l'étrange manie de se dépouiller de leurs vêtements (voyez Prichard, On Insanity, p. 26) ; or la possession est la plus furieuse et la plus triste de toutes les folies. De ce détail et du suivant, il demeurait… dans les sépulcres, il est intéressant de rapprocher un incident raconté par le voyageur anglais Warburton, the Crescent and the Cross,t. 2, p. 352. « En descendant des cimes du Liban, je me trouvai dans un cimetière, dont les turbans sculptés (sur les tombes) m'annoncèrent que j'étais dans le voisinage d'un village musulman. Le silence de la nuit fut tout à coup interrompu par des cris et des hurlements farouches que poussait, ainsi que je le reconnus bientôt, un fou complètement nu qui disputait un os à quelques chiens sauvages. Dès qu'il m'aperçut, s'élançant par bonds rapides, il saisit la bride de mon cheval et le força presque de reculer par dessus le rocher ». D'après la croyance juive, les tombeaux servaient de résidence habituelle aux démons. Cfr. Nidda, fol. 17, Chagigah, f. 3, 6. « Quand un homme passe la nuit dans un cimetière, un esprit mauvais descend sur lui ». Voyez Gfroerer, Jahrhund. des Heils, t. 1, p. 408.