Luc 7, 5

Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. »

Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. »
Louis-Claude Fillion
Les délégués s'acquittèrent fidèlement de la commission qui leur avait été confiée. Oubliant leurs préjugés judaïques, ils plaidèrent avec chaleur la cause de l'officier païen. Il mérite, s'écrièrent -ils, tandis qu'il dira bientôt lui même « je ne suis pas digne ». - L'évangéliste nous a conservé quelques particularités intéressantes alléguées par les notables en faveur du centurion. - Il aime notre nation : beaucoup de païens détestaient alors la nation juive ; plusieurs néanmoins se sentaient attirés vers elle par ses dogmes si élevés, sa morale si pure, et le centurion était de ces derniers. Or, sa situation lui fournissait des occasions quotidiennes de témoigner sa bienveillance par des actes aux Juifs de Capharnaüm. Parmi ces actes, les notables en mentionnent un d'une nature vraiment extraordinaire : Il nous a bâti lui-même une synagogue. Le centurion n'était donc pas seulement l'ami des Juifs ; c'était pour eux un bienfaiteur, et un bienfaiteur au point de vue de la religion. Il leur avait bâti à ses frais une synagogue, dirent les délégués en s'appuyant sur l'article. Ils désignaient sans doute ainsi la synagogue de leur quartier, ou du moins l'édifice bien connu qui provenait de la générosité du centurion ; car une ville aussi considérable que Capharnaüm possédait nécessairement plusieurs synagogues. L'empereur Auguste avait publié naguère un édit très louangeur sur les synagogues juives, qu'il représentait comme des écoles de science et de vertu : le centurion de Capharnaüm avait tiré la conclusion pratique de cet édit. Peut-être sa maison de prière était-elle celle dont on voit aujourd'hui à Tell-Houm (voyez l'Evang. selon S. Matth., p. 230) les restes, qui attestent une grande magnificence.