Luc 6, 35

Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Pape Saint Jean-Paul II
L'étranger n'est plus un étranger pour celui qui doit se rendre proche de quiconque est dans le besoin jusqu'à se sentir responsable de sa vie, comme l'enseigne de manière éloquente et vive la parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37). Même l'ennemi cesse d'être un ennemi pour celui qui est tenu de l'aimer (cf. Mt 5, 38-48; Lc 6, 27-35) et de lui « faire du bien » (cf. Lc 6, 27.33.35), en se portant au-devant de ses besoins vitaux avec empressement et sens de la gratuité (cf. Lc 6, 34-35). Cet amour culmine dans la prière pour l'ennemi, qui nous met en accord avec l'amour bienveillant de Dieu: « Moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 44-45; cf. Lc 6, 28.35).
Louis-Claude Fillion
A la conduite égoïste qu'il vient d'exposer et de blâmer dans les vv. 32-34, Jésus oppose maintenant celle que devront tenir ses disciples. Il emploie les mêmes termes que précédemment et suit la même gradation : Aimez vos ennemis, et pas seulement ceux qui vous aiment, v. 32 ; faites du bien… sans rien espérer, et pas seulement quand vous espérerez quelque autre bienfait en retour des vôtres ; prêtez sans espoir de gain ou de recouvrement. Voilà la conduite du vrai chrétien. - Et votre récompense sera grande : dès ici-bas cette conduite généreuse des chrétiens sera récompensée ; mais elle le sera davantage encore dans le ciel. - Vous serez les fils du Très-Haut. Autre précieux motif d'encouragement. Cfr. Matthieu 5, 45. Agir ainsi, c'est montrer, par un de ces traits de ressemblance qui trompent rarement, qu'on est fils du Très-Haut, car lui aussi il est bon à l'égard soit des ingrats qui ne lui savent aucun gré de ses bienfaits, soit des pécheurs qui en abusent ouvertement. Dans le premier Évangile, la description de la bonté divine est exprimée d'une façon plus concrète : « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matth., 5, 45). Le nom de Très-Haut pour désigner le Seigneur est propre à S. Luc. Cfr. 1, 32, 35, 76. Les autres évangélistes ne s'en servent jamais, et c'est ici le seul endroit où Notre-Seigneur le donne lui-même à son Père.