Luc 6, 32

Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.

Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Louis-Claude Fillion
Ce verset et les deux suivants contiennent trois raisonnements parallèles, destinés à prouver qu'une charité simplement humaine, c'est-à-dire égoïste, est tout à fait nulle devant Dieu. Il y a, dans cette argumentation pressante, une fine critique de la bonté purement naturelle, et, par suite, une forte excitation à la charité surnaturelle. - 1° Quand nous nous bornons à aimer ceux qui nous aiment, quel est notre mérite ? La réponse n'est pas directement donnée, mais la phrase finale, les pécheurs aussi…, qui retentit trois fois comme un triste refrain, l'indique suffisamment. - Nous lisons dans S. Matthieu : « Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même? ». Le premier évangéliste conserve aux paroles de Jésus la couleur juive qu'elles avaient eue d'abord ; S. Luc remplace les idées particularistes de publicains et de païens (cette dernière avec une touchante sollicitude pour les sentiments de ses lecteurs) par la notion générale de pécheurs.