Luc 6, 24

Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !

Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Catéchisme de l'Église catholique
Le Seigneur se lamente sur les riches, parce qu’ils trouvent dans la profusion des biens leur consolation (Lc 6, 24). " L’orgueilleux cherche la puissance terrestre, tandis que le pauvre en esprit recherche le Royaume des Cieux " (S. Augustin, serm. Dom. 1, 1, 3 : PL 34, 1232). L’abandon à la Providence du Père du Ciel libère de l’inquiétude du lendemain (cf. Mt 6, 25-34). La confiance en Dieu dispose à la béatitude des pauvres. Ils verront Dieu.
Louis-Claude Fillion
Laissant de côté les autres Béatitudes (la seconde : Heureux les doux, la cinquième : Heureux les miséricordieux, la sixième : Heureux ceux qui ont le cœur pur, et la septième : Heureux les pacifiques), S. Luc oppose à celles qu'il vient de citer quatre terribles malédictions de Jésus, vv. 24-26. - Dans Jérémie, 17, 5-8, le mot maudit contrastait déjà tristement avec béni : mais les malédictions précédaient les bénédictions ; tandis qu'ici, conformément à la délicatesse de l'esprit évangélique, les malédictions n'apparaissent qu'après les bénédictions. Le Messie ne maudit que ceux qui auront refusé, rejeté ses bénédictions. - Mais malheur… introduit fort bien les quatre propositions antithétiques destinées à ramener à l'esprit chrétien par la terreur ceux que les récompenses promises plus haut n'auraient pas suffisamment gagnés. - Malheur à vous les riches. Le monde dit au contraire : Bienheureux les riches, malheur aux pauvres ! Mais les idées de Jésus ne sont pas celles du monde. Cependant, si le roi messianique maudit les riches, ce n'est pas directement parce qu'ils sont riches, mais en tant qu'ils mettent leur complaisance entière, toute leur âme, dans leurs richesses. « Ce n’est pas dans le jugement porté sur la valeur des biens qu’est le crime, mais dans leur désir », St Ambroise. Il est en effet des riches qui sont pauvres d'esprit. - Parce que vous avez votre consolation. Jésus avait motivé les Béatitudes ; il motive de la même manière les malédictions. Le verbe grec correspondant à avez est d'une grande énergie : « vous possédez complètement, vous avez totalement reçu ». Ils auront joui sur cette terre des consolations profanes de Mammon, ce sera tout : ils n'auront aucune part aux saintes consolations d'Israël, dont au reste ils ne s'inquiètent guère. Nous trouverons plus loin, 16, 19 et ss., le développement dramatique de cette première malédiction, dans la parabole de Lazare et du mauvais riche.