Luc 6, 1
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.
Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.
Second-premier ; le premier sabbat après le second jour de la Pâque.
Un jour de sabbat appelé second-premier. Notre évangéliste a seul mentionné cette date, qui est
demeurée très mystérieuse, malgré les efforts des commentateurs pour l'éclaircir. Cette expression ne se
rencontre en effet nulle part ailleurs dans la littérature profane ou sacrée : à défaut d'analogies, on en est donc
réduit, à son sujet, à des conjectures plus ou moins vraisemblables. Qu'il suffise de signaler les principales.
1° D'après S. Jean Chrysostome (Hom. 40 in Math.), Paulus, Olshausen, etc. il s'agirait d'une fête chômée
succédant sans interruption à la solennité du sabbat. 2° S. Isidore de Péluse (ep. 3, 110), Euthymius, etc.,
supposent que S. Luc a ainsi désigné le premier jour des pains azymes, qui se trouvait être d'une certaine
manière le second de la fête pascale. 3° Louis Cappell, Lampe et plusieurs autres voient dans cet épithète une
allusion à la double année des Juifs, l'année civile, qui commençait au mois de Tischri (vers l'automne), et
l'année ecclésiastique, qui s'ouvrait le 1er Nisan (vers le printemps) : il y aurait eu ainsi deux premiers
sabbats, le premier-premier en Tischri, et le second-premier en Nisan. 4° D'après Maldonat et Grotius, les
Juifs distinguaient par des noms particuliers les trois grands sabbats qui tombaient dans les octaves de Pâque,
de la Pentecôte et des Encénies. 5° Wetstein, Storr, etc., se décident en faveur du premier sabbat du second
mois de l'année ecclésiastique. 6° Comme il existait chez les Juifs, en vertu d'une prescription divine (cfr. Ex.
23, 10 et ss. ; Lev. 25, 2 et ss.), des années dites sabbatiques, qui revenaient tous les sept ans, Wieseler,
Chron. Synopse, pp. 226-237, van Oosterzee et d'autres exégètes ont assez ingénieusement conclu de cette
institution que le jour désigné par l'expression obscure de S. Luc était le premier sabbat de la seconde des
sept années qui formaient un cycle sabbatique. 7° Le sentiment le plus communément admis est celui de
Scaliger, de Emendat. Tempor. l. 6, suivant lequel il faudrait comprendre « le premier sabbat qui suivait le
second jour de la Pâque ». La loi ordonnait en effet qu'à partir de ce jour, célèbre entre les autres dans
l'octave pascale parce qu'on y offrait à Dieu, au milieu de grandes réjouissances, les premiers épis mûrs, on
comptât sept sabbats jusqu'à la Pentecôte ; or, à leur numéro d'ordre aurait été ajouté, pour les distinguer des
autres sabbats de l'année, un mot qui indiquait leur point de départ. Quoiqu'il en soit d'ailleurs de toutes ces
hypothèses, l'époque de l'année où eut lieu l'incident raconté par S. Luc est clairement marquée par le
contexte : c'était peu de temps avant la moisson. - Après les avoir froissés dans leurs mains est un trait
pittoresque, spécial au troisième Évangile. Les Apôtres usèrent en cette occasion du privilège accordé aux
indigents par la loi mosaïque, Deut. 23, 25.