Luc 3, 27

fils de Joanane, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri,

fils de Joanane, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri,
Louis-Claude Fillion
Ces mots ne signifient pas, comme le pensait Érasme, que Notre-Seigneur Jésus-Christ « commençait à avoir trente ans », c'est-à-dire qu'il entrait dans sa trentième année, quand il fut baptisé par S. Jean : Jésus avait, quand il commença (son ministère), environ trente ans. Ainsi traduisaient déjà Origène et Eusèbe. « A trente ans, Jésus se présente au baptême de Jean, et commence, à partir de ce moment, à enseigner et à faire des miracles » Eusèbe, Ad Stephan. qu. 1, ap. Mai, Script. vet. nova collect., t. 1, p. 1. - Il est bien conforme aux habitudes de précision chronologique du troisième évangéliste de fixer une date ; or, une indication de ce genre ne pouvait être mieux placée qu'au moment où Jésus recevait l'inauguration messianique dans le mystère de son baptême. Environ montre toutefois que S. Luc n'a pas voulu parler avec une exactitude rigoureuse. Le Sauveur avait donc alors « environ » trente ans, c'est-à-dire qu'il n'était ni beaucoup au-delà ni beaucoup au-dessous de cet âge. Notons que c'est l'âge réputé parfait. S. Jean-Baptiste avait pareillement trente ans lorsqu'il quitta son désert pour prêcher. Joseph, ce gracieux type du Messie, avait aussi trente ans quand il fut créé vice-roi d'Égypte. - On le croyait fils de Joseph. Il y a dans cette locution une allusion manifeste à la conception miraculeuse de Jésus. La foule, non initiée au mystère raconté par S. Luc dès sa première page, 1, 26-38, supposait que Notre-Seigneur était le fils de Joseph et de Marie (comp. 4, 22) ; mais c'était là une grossière erreur, que la Providence ne devait pas tarder à détruire. Voyez des indications semblables dans S. Matthieu, 1, 16, 18, 25. L'Esprit-Saint sauvegarde délicatement, toutes les fois que l'occasion s'en présente, l'honneur virginal de Jésus et de Marie. - Qui le fut d'Héli. A partir d'ici et jusqu'au v. 27 inclusivement, nous lisons les noms des ancêtres du Sauveur qui vécurent après la captivité de Babylone. Ils sont généralement écrits avec de grandes variantes dans les manuscrits et versions : ce sont en effet des mots hébreux, difficiles à transcrire, que les copistes ne pouvaient manquer de défigurer. Tous les personnages qu'ils représentent sont inconnus, à part Salathiel et Zorobabel (v. 27), que nous avons trouvés dans la liste de S. Matthieu. Quelques exégètes, il est vrai (Paulus, Wieseler, etc.), ont prétendu qu'il y a ici une simple ressemblance de noms ; mais leur opinion est très communément rejetée, et à bon droit, puisque ces noms se rencontrent dans les deux nomenclatures vers la même époque et qu'ils expriment les mêmes relations de père à fils. La construction du texte grec diffère un peu en cet endroit de celle de notre traduction latine : il est important d'exciter l'attention du lecteur sur ce point, à cause des conséquences qu'il en verra tirer plus bas à un grand nombre d'exégètes. On lit dans la Recepta et dans la plupart des manuscrits : « étant fils, comme on le croyait, de Joseph, d'Eli, de Mathat, » et ainsi de suite jusqu'à la fin de la liste.