Luc 3, 11
Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a à manger fasse de même (Lc 3, 11). Donnez plutôt en aumône tout ce que vous avez, et tout sera pur pour vous (Lc 11, 41). Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l’un d’entre vous leur dise : " Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous ", sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? (Jc 2, 15-16 ; cf. 1 Jn 3, 17).
Le Précurseur acquiesce avec
bonté au pieux désir de la foule. Mais que penser de sa première réponse ? Maldonat faisait déjà remarquer,
avec toute la finesse de sa critique, qu'elle semble, au premier abord, assez éloignée de la question. Et
pourtant comme le conseil, si on l'examine de près, correspond bien aux intentions et aux besoins des
interrogateurs ! Les Orientaux, à la vive imagination, s'expriment rarement en termes purement spéculatifs.
Chez eux, les préceptes se traduisent volontiers par des exemples concrets et pratiques. Aussi, sous ce
morceau de pain, sous cette tunique, que S. Jean recommande de donner aux pauvres, devons-nous voir le
précepte de l'amour du prochain dans toute son étendue, sans nous borner à la lettre du conseil.
Notre-Seigneur Jésus-Christ use de formules analogues dans le Discours sur la montagne pour inculquer le
même commandement. Ainsi du reste avaient fait les prophètes. « Partage ton pain avec celui qui a faim,
recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement », Is. 58, 7. « Rachète tes
péchés par tes aumônes, et tes iniquités par ta compassion pour les pauvres », Dan. 4, 24. Ce dernier texte
nous montre à quel point l'avis de Jean-Baptiste était judicieux, et comment, sans sortir des idées de
l'ancienne Alliance, le Précurseur pouvait conseiller la miséricorde, la charité fraternelle, comme œuvre de
pénitence et comme moyen de conversion. - Deux tuniques. Il s'agit de la tunique intérieure (sorte de
chemise), le plus souvent munie de manches, et descendant parfois jusqu'aux chevilles. - Nourriture :
expression générale qui désigne toute sorte de mets. - Voilà donc la charité décrite d'une façon populaire par
deux de ses œuvres principales. Le vêtement et la nourriture, tels sont bien les deux besoins les plus
pressants des pauvres.