Luc 24, 45
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.
Cependant, la foi chrétienne n’est pas une " religion du Livre ". Le christianisme est la religion de la " Parole " de Dieu, " non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant " (S. Bernard, hom. miss. 4, 11 : Opera, ed. J. Leclercq-H. Rochais, v. 4 [Romae 1966] p. 57). Pour qu’elles ne restent pas lettre morte, il faut que le Christ, Parole éternelle du Dieu vivant, par l’Esprit Saint nous " ouvre l’esprit à l’intelligence des Écritures " (Lc 24, 45).
Alors il
leur ouvrit l’esprit : en cet instant même, à la suite de l'instruction qui précède. C'est la même figure qu'au v.
32 ; mais elle indique ici quelque chose de plus. Jésus avait « ouvert » les Écritures aux deux disciples
d'Emmaüs en les leur expliquant (Cfr. Act. 17, 3) : actuellement c'est l'esprit de ses amis qu'il ouvre pour
qu'ils sachent désormais interpréter d'eux-mêmes les sens les plus profonds de la parole inspirée. Don
magnifique, que l'Esprit-Saint viendra compléter bientôt, et en vertu duquel nous les verrons commenter la
Bible d'une manière lumineuse, rapportant tout à Jésus-Christ. Cfr. Act. 1, 16, 20 ; 2, 16, 25 et cent autres
endroits du livre des Actes et des Épîtres. Don magnifique, qui fut ensuite transmis à l'Église, devenue
l'unique dépositaire du vrai sens des livres sacrés. Don qui nous a valu les interprétations incomparables des
SS. Pères, notamment des Jérôme, des Augustin, des Chrysostome, des Grégoire, et de nos grands exégètes
catholiques. Don auquel nous voudrions avoir une humble part, et que le pieux lecteur voudra bien demander
à Dieu pour nous. Ce n'est en effet qu'à la clarté d'en haut que l'on peut comprendre et expliquer les SS.
Livres. La science humaine aide peu, souvent même elle égare : on ne le voit que trop quand on lit les
commentaires des Juifs, des rationalistes, et même des protestants qui croient à l'inspiration. « et aujourd’hui
encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur », 2 Cor. 3, 15. Souvent ce
sont « de grands pas, mais en dehors de la voie ».