Luc 24, 30

Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.

Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Catéchisme de l'Église catholique
" L’Église célèbre le mystère pascal, en vertu d’une tradition apostolique qui remonte au jour même de la Résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à bon droit le Jour du Seigneur, ou dimanche " (SC 106). Le jour de la Résurrection du Christ est à la fois le " premier jour de la semaine ", mémorial du premier jour de la création, et le " huitième jour " où le Christ, après son " repos " du grand Sabbat, inaugure le Jour " que fait le Seigneur ", le " jour qui ne connaît pas de soir " (cf. Matutinum in die Paschatis ritus Byzantini, Oda 9, troparium [Romae 1884] p. 11). Le " repas du Seigneur " est son centre, car c’est ici que toute la communauté des fidèles rencontre le Seigneur ressuscité qui les invite à son banquet (cf. Jn 21, 12 ; Lc 24, 30) :
Louis-Claude Fillion
Pendant qu'il était à table : terme pour désigner la posture qu'on prenait aux repas. Cfr. 7, 36 ; etc. - Il prit du pain. Jésus ne se conduit pas en simple invité ; il prend aussitôt le rôle d’amphitryon, et se met à remplir les fonctions qui incombaient à celui-ci dans tout repas juif. - Le bénit : c'est-à-dire qu'il prononça la berâkah (bénédiction) ou prière que font les Israélites avant de manger, toutes les fois qu'ils sont au moins trois à la même table. Traité Berachoth, f. 45, 1. - Et il le leur présentait. Imparfait pittoresque, pour dire qu'à cet instant même eurent lieu les incidents mentionnés au v. 31. Jésus avait-il transsubstantié ce pain en le bénissant ? Était-ce la sainte Eucharistie qu'il présentait aux deux disciples ? S. Augustin, Théophylacte, Maldonat, Bisping et d'autres l'ont pensé. La formule employée par l'écrivain sacré est, disent-ils, à peu près la même que celle de l'institution du divin sacrement de l'autel (Cfr. 22, 19 et parall.), et on la retrouve en plusieurs passages des Actes (2, 42, 46, etc.) où elle désigne certainement la célébration des SS. mystères. De plus, l'effet produit (v. 31) semble digne du pain consacré. Néanmoins tel n'est pas le sentiment commun. Euthymius, Nicolas de Lyre, Cajetan, Jansénius, Estius, Noël Alexandre, de nos jours MM. Schegg, Curci, etc., regardent comme plus probable que l'évangéliste a voulu parler d'un pain ordinaire. Ils appuient leur assertion 1° sur la généralité des expressions : à tout repas, on bénissait et on rompait le pain avant de le distribuer , « donc, du mot il bénit on ne peut tirer aucun argument en faveur de la consécration du corps du Seigneur ». (Estius) ; 2° sur ce fait, assurément très grave, qu'il n'est pas question de vin dans la narration : « Certainement, personne n’a jamais essayé de consacrer une eucharistie, au nom du Christ, avec les seules espèces du pain, et sans le vin » (Natal. Alexand.); 3° enfin sur l'incertitude qui règne, d'après le contexte, relativement à un autre point important : « Le Christ a été reconnu par les deux disciples dans la distribution du pain, et il disparut aussitôt. Se levant de table aussitôt ils retournèrent à Jérusalem…Il n’est donc pas sûr s’ils mangèrent de ce pain ». (Id.). Ces diverses raisons nous semblent décisives.