Luc 24, 27

Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.

Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Catéchisme de l'Église catholique
Ces prières sont d’abord celles que les fidèles écoutent et lisent dans les Écritures, mais ils les actualisent, celles des Psaumes en particulier, à partir de leur accomplissement dans le Christ (cf. Lc 24, 27. 44). L’Esprit Saint, qui rappelle ainsi le Christ à son Église orante, la conduit aussi vers la Vérité tout entière et suscite des formulations nouvelles qui exprimeront l’insondable Mystère du Christ à l’œuvre dans la vie, les sacrements et la mission de son Église. Ces formulations se développeront dans les grandes traditions liturgiques et spirituelles. Les formes de la prière, telles que les révèlent les Écritures apostoliques canoniques, resteront normatives de la prière chrétienne.
Concile œcuménique
Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé. Car, même si le Christ a fondé dans son sang la Nouvelle Alliance (cf. Lc 22, 20 ; 1 Co 11, 25) , néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique, acquièrent et manifestent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5, 17 ; Lc 24, 27 ; Rm 16, 25-26 ; 2 Co 3, 14-16) , auquel ils apportent en retour lumière et explication.

C’est pourquoi, de même que le Christ a été envoyé par le Père, ainsi lui-même envoya ses Apôtres, remplis de l’Esprit Saint, non seulement pour que, proclamant l’Évangile à toute créature, ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le Royaume du Père, mais aussi afin qu’ils exercent cette œuvre de salut qu’ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique. C’est ainsi que par le baptême les hommes sont greffés sur le mystère pascal du Christ : morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui ; ils reçoivent l’esprit d’adoption des fils « dans lequel nous crions : Abba, Père » (Rm 8, 15), et ils deviennent ainsi ces vrais adorateurs que cherche le Père. Semblablement, chaque fois qu’ils mangent la Cène du Seigneur, ils annoncent sa mort jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi, le jour même de la Pentecôte, où l’Église apparut au monde, « ceux qui accueillirent la parole » de Pierre « furent baptisés ». « Et ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres, à la communion fraternelle dans la fraction du pain et aux prières... louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple » (Ac 2, 41-47). Jamais, dans la suite, l’Église n’omit de se réunir pour célébrer le mystère pascal ; en lisant « dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24, 27), en célébrant l’Eucharistie dans laquelle « sont rendus présents la victoire et le triomphe de sa mort » et en rendant en même temps grâces « à Dieu pour son don ineffable » (2 Co 9, 15) dans le Christ Jésus « pour la louange de sa gloire » (Ep 1, 12) par la puissance de l’Esprit Saint.
Louis-Claude Fillion
En commençant par Moïse. Divers commentateurs, prenant cette locution à la lettre, ont pensé que la démonstration de Jésus recommençait en quelque sorte à chaque prophète ; mais ce sens nous paraît un peu forcé. Il est plus naturel d'admettre qu'il y a une certaine négligence dans la phrase, de sorte qu'elle reviendrait à dire : Jésus commença par Moïse et continua par les Prophètes. Le Sauveur fit ainsi le tour de la Bible, relevant dans chaque livre ce qui avait trait à sa personne sacrée. Depuis le Protévangile, Gen. 3, 15, jusqu'aux dernières ligne de Malachie, le champ était aussi vaste qu'admirable, et l'imparfait expliquait (verbe composé, très énergique) montre que Jésus prolongea sa divine leçon. Qui ne donnerait ce qu'il a de plus précieux pour avoir assisté à ce cours d'exégèse, ou du moins, comme dit naïvement un vieil interprète (Valerius Herberger), pour en avoir une copie ! Nous pouvons cependant indiquer les passages messianiques de l'Ancien Testament qui durent entre tous les autres arrêter Notre-Seigneur. Ce furent Gen. 3, 15 ; 9, 25-27 ; 12, 3 ; 17, 4 et ss. ; 18, 17 et ss. ; 22, 16-18 ; 27, 27-29 ; 28, 13-15 ; 49, 10 ; Num. 24, 15-19 ; Deut. 18, 15-18 ; Ps. 2, 15 ; 21, 39 (7-9), 44, 109, etc. ; Is. 7, 14 ; 9, 6, 7 ; 42, 1 et ss. ; 49, 1 et ss. ; 50, 4-9 ; 53 ; 61, 1-3 ; 63, 1-6 ; Jer. 23, 1-8 ; 33, 14-16 ; Ezech. 34, 23 ; Dan. 7, 13 et 14 ; 9, 24-27 ; Os. 11, 1 ; Mich. 5, 2 ; Agg. 2, 8 ; Zach. 3, 8 ; 6, 12 ; 9, 9 ; 12, 10 ; 13, 7 ; Mal. 3, 1 ; 4, 2. Voyez Bacuez, Manuel Biblique, t. 3, p. 142 et s.