Luc 24, 26

Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »

Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Catéchisme de l'Église catholique
Pour un instant, Jésus montre sa gloire divine, confirmant ainsi la confession de Pierre. Il montre aussi que, pour " entrer dans sa gloire " (Lc 24, 26), il doit passer par la Croix à Jérusalem. Moïse et Elie avaient vu la gloire de Dieu sur la Montagne ; la Loi et les prophètes avaient annoncé les souffrances du Messie (cf. Lc 24, 27). La passion de Jésus est bien la volonté du Père : le Fils agit en Serviteur de Dieu (cf. Is 42, 1). La nuée indique la présence de l’Esprit Saint : " Toute la Trinité apparut : le Père dans la voix, le Fils dans l’homme, l’Esprit dans la nuée lumineuse " (S. Thomas d’A., s. th. 3, 45, 4, ad 2) :

L’Église reste fidèle à " l’interprétation de toutes les Écritures " donnée par Jésus lui-même avant comme après sa Pâque : " Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? " (Lc 24, 26-27. 44-45). Les souffrances de Jésus ont pris leur forme historique concrète du fait qu’il a été " rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes " (Mc 8, 31) qui l’ont " livré aux païens pour être bafoué, flagellé et mis en croix " (Mt 20, 19).

La Résurrection du Christ est accomplissement des promesses de l’Ancien Testament (cf. Lc 24, 26-27. 44-48) et de Jésus lui-même durant sa vie terrestre (cf. Mt 28, 6 ; Mc 16, 7 ; Lc 24, 6-7). L’expression " selon les Écritures " (cf. 1 Co 15, 3-4 et le Symbole de Nicée-Constantinople) indique que la Résurrection du Christ accomplit ces prédictions.

L’oubli de la Loi et l’infidélité à l’alliance aboutissent à la mort : c’est l’Exil, apparemment échec des promesses, en fait fidélité mystérieuse du Dieu sauveur et début d’une restauration promise, mais selon l’Esprit. Il fallait que le Peuple de Dieu souffrît cette purification (cf. Lc 24, 26) ; l’Exil porte déjà l’ombre de la Croix dans le dessein de Dieu, et le Reste des pauvres qui en revient est l’une des figures les plus transparentes de l’Église.
Louis-Claude Fillion
Après ce blâme rapide, Jésus se fait, comme durant sa vie mortelle, l'instructeur des disciples. Il aurait pu se manifester immédiatement à eux ; mais il y avait avantage pour eux, et plus encore pour nous, à recevoir du divin pédagogue une sublime leçon de dogme. - Ne fallait-il pas… ? Remarquez la tournure interrogative. « Fallait » marque une vraie nécessité, étant donnés les décrets providentiels. - Et qu'il entrât ainsi dans sa gloire. Ainsi, c'est-à-dire par la souffrance et par la mort. La gloire : celle dont le Sauveur jouissait déjà depuis qu'il avait triomphé de la mort, et celle plus grande encore qui l'attendait au ciel. Ainsi donc, « par la croix vers la lumière ». Ce qui paraissait aux disciples inconciliable avec la grandeur du Messie était au contraire pour lui le vrai chemin de la grandeur. Cfr. Phil. 2, 8 et s. ; Hebr. 2, 10 et s.