Luc 24, 25
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
1. Porter une grande attention " au contenu et à l’unité de toute l’Écriture ". En effet, aussi différents que soient les livres qui la composent, l’Écriture est une en raison de l’unité du dessein de Dieu, dont le Christ Jésus est le centre et le cœur, ouvert depuis sa Pâque (cf. Lc 24, 25-27. 44-46).
Ce dessein divin de salut par la mise à mort du " Serviteur, le Juste " (Is 53, 11 ; cf. Ac 3, 14) avait été annoncé par avance dans l’Écriture comme un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché (cf. Is 53, 11-12 ; Jn 8, 34-36). S. Paul professe, dans une confession de foi qu’il dit avoir " reçue " (1 Co 15, 3) que " le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures " (ibidem ; cf. aussi Ac 3, 18 ; 7, 52 ; 13, 29 ; 26, 22-23). La mort rédemptrice de Jésus accomplit en particulier la prophétie du Serviteur souffrant (cf. Is 53, 7-8 et Ac 8, 32-35). Jésus lui-même a présenté le sens de sa vie et de sa mort à la lumière du Serviteur souffrant (cf. Mt 20, 28). Après sa Résurrection, il a donné cette interprétation des Écritures aux disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 25-27), puis aux apôtres eux-mêmes (cf. Lc 24, 44-45).
« A son tour » Jésus prend la parole. Son exorde consiste en une vive réprimande : O
insensés , dont le cœur est lent à croire. La première épithète (ici seulement dans les Évangiles) retombe sur
l'intelligence alourdie, la seconde sur le cœur encore plus lourd des disciples. Les expressions sont très
fortes, mais elles n'avaient rien de blessant ; d'autant mieux, fait observer à bon droit M. Schegg, que les
Orientaux usent ordinairement entre eux d'un langage énergique. Du reste, le reproche était tout à fait mérité.
- Tout ce qu'on dit les prophètes. Jésus dut appuyer sur le mot « tout », rappelant ainsi à ses compagnons que
leur foi n'avait pas été assez universelle : par suite de leurs préjugés ils n'avaient pas cru à tous les oracles
prophétiques.