Luc 23, 38

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
Louis-Claude Fillion
Le titre de Roi des Juifs, donné d'une manière dérisoire à Notre-Seigneur par les soldats, rappelle à S. Luc un fait qu'il n'avait pas encore mentionné, et qu'il se hâte d'insérer ici. Sur cette tablette, voyez l'Evang. selon S. Matth., p. 549. - En grec, en latin et en hébreu. L'authenticité de ces mots est assez bien garantie malgré leur omission dans B, L, Sinait. et quelques versions. Ils contiennent un précieux renseignement, dont nous sommes redevables à S. Luc et à S. Jean (19, 29). Les trois langues dans lesquelles fut écrite l'inscription étaient celles des trois nations les plus civilisées d'alors : le latin, langue de la force, le grec, langue de l'éloquence et de la sagesse, l'hébreu, langue de la vraie religion, rendirent ainsi témoignage à la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ. « Cela fut un signe que les plus puissants parmi les Gentils comme les Romains, les plus sages comme les Grecs, et les plus religieux comme les Hébreux devaient être subjugués par le Christ Roi », Théophylacte, h. l. (Comp. ce passage du Talmud : « Il y a trois langues, la latine pour la guerre, la grecque pour l’éloquence, et l’hébraïque pour la religion », Midr. Tillin, 31, 20). L'inscription avait été écrite en latin parce que c'était la langue officielle du juge qui avait prononcé la sentence ; puis on l'avait traduite en grec et en hébreu (plus exactement, en syro-chaldéen) parce que c'étaient les idiomes usités en Palestine. - Celui-ci est le roi des Juifs. Les paroles du titre varient légèrement dans chaque évangéliste, quoique l'essentiel soit partout identiquement conservé : Matthieu 27, 37 : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » Marc 15, 26 : « Le roi des Juifs » Jean 19, 19 : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs » Il est assez probable, comme on l'a souvent conjecturé, que ces nuances reproduisent les formes diverses qu'avait l'inscription dans chacune des trois langues. S. Marc aurait conservé le titre latin, car la brièveté de sa rédaction rappelle tout à fait le genre des écriteaux romains ; S. Jean le titre hébreu, parce qu'il mentionne, conformément aux usages juifs, le pays du crucifié à côté de son nom ; S. Luc enfin (ou S. Matthieu) le titre grec. Voir Langen, die letzten Lebenstage Jesu, p. 324 (selon d'autres, c'est S. Luc qui donnerait l'inscription latine. Cfr. Westcott, Introd. to the study of the Gospels, p. 307). Nous renvoyons le lecteur aux intéressantes monographies de Reyherus, De crucifixi Jesu titulis, 1694, et de M. Drach, L'inscription hébraïque du titre de la sainte Croix, Rome 1831. Comparez aussi Rohault de Fleury, Mémoire sur les instruments de la Passion, p. 183 et ss. - Pilate l'affirmait donc d'une manière toute providentielle : « Dieu a régné par le bois ». Cfr. Ps. 46, 10, d'après la version des Septante ; Tertull. adv. Marc. 3, 19, etc.