Luc 23, 31
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
Le Sauveur
justifie par une frappante comparaison les menaces implicites des deux précédents versets. - S'ils traitent
ainsi le bois vert… L'idée semble si claire, malgré son vêtement imagé, qu'on a de la peine à s'expliquer les
hésitations de plusieurs interprètes à son sujet. Comme on l'admet généralement, le bois vert (ce mot
n'apparaît qu'en cet endroit du Nouveau Testament), c'est en général l'arbre encore debout, encore vivant, qui
porte des fleurs et des fruits ; le bois sec, au contraire, c'est l'arbre coupé depuis longtemps, mis en réserve
pour le feu. De même que ce dernier symbolise les pécheurs, à l'âme aride, stérile, de même le premier
représente les justes, semblables, dit le psalmiste, 1, 3 et 4, à un arbre planté sur le bord des eaux, qui fournit
son fruit en sa saison, et dont les feuilles ne tombent jamais. Voyez aussi Ezech. 20, 47 (Cfr. 21, 3 et 4) et J.
Roberts, Oriental Illustrations of the sacred Scriptures, p. 566. Or ici, d'après l'application immédiate, Jésus
est le juste par excellence que figure le bois vert, tandis qu'Israël pécheur, impénitent, est le tronc desséché
qui ne donne plus aucun espoir de récolte. Si donc Jésus subit de tels châtiments malgré son innocence, à
quoi ne doivent pas s'attendre les Juifs, dont la malice crie vengeance vers le ciel ? Voyez 1 Petr. 4, 17, la
même pensée, quoique plus générale, et exprimée sans figure. - Le divin Maître rentre dans son majestueux
recueillement. Sur le chemin du Calvaire il venait de tenir au fond le même langage que pendant sa récente
marche triomphale (Cfr. 19, 41-44) ; mais la ville déicide était sourde ! - Sur la pieuse tradition relative à
saint Véronique (ou Bérénice), qui aurait été l'une des femmes compatissantes mentionnées par S. Luc, et qui
aurait essuyé de son voile la sainte face du Sauveur, voyez les Acta Sanctorum, Febr., t. 3, p. 451 et ss. ;
Sepp, Leben Jesu, t. 6, p. 312 de la 2è édit. J. Langen, die letzten Lebenstage Jesu, p. 299 ; Rohault de
Fleury, l. c., p. 245 et ss. Les pièces intitulées « Mors Pilati » et « Vindicat Salvatoris », dans Tischendorf,
Evangelia apocrypha, p. 432 et ss., contiennent sur ce point des détails curieux, quoique légendaires au moins pour la plupart. Les « Acta Pilati », B, c. 10 (Tischendorf, l. c., p. 282 et ss.), racontent aussi, et
généralement d'une manière touchante, la scène qui se serait passée entre Jésus et sa Mère sur la voie
douloureuse : quelques traits pourtant sont peu dignes de Marie.