Luc 23, 28

Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !

Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
Catéchisme de l'Église catholique
Intercéder, demander en faveur d’un autre, est, depuis Abraham, le propre d’un cœur accordé à la miséricorde de Dieu. Dans le temps de l’Église, l’intercession chrétienne participe à celle du Christ : elle est l’expression de la communion des saints. Dans l’intercession, celui qui prie ne " recherche pas ses propres intérêts, mais songe plutôt à ceux des autres " (Ph 2, 4), jusqu’à prier pour ceux qui lui font du mal (cf. Etienne priant pour ses bourreaux, comme Jésus : cf. Ac 7, 60 ; Lc 23, 28. 34).
Louis-Claude Fillion
Se retournant vers elles. Détail pittoresque, qui provenait évidemment d'un témoin oculaire, peut-être de quelqu'une des saintes femmes. Aucune d'elles ne dut oublier la douce expression des regards de Jésus, ni son visage pâle et ensanglanté. - Jésus dit… C'est peut-être la seule parole que le Sauveur ait prononcée entre sa condamnation à mort et son crucifiement ; du moins nous n'en possédons pas d'autre. Elle est grave, solennelle, car elle roule tout entière sur la ruine prochaine de la capitale juive. - Filles de Jérusalem... Métaphore bien connue, d'après laquelle on appelait en hébreu les habitants d'une ville ses fils ou ses filles. Cfr. Cant. 1, 3 ; Is. 3, 16, etc. - Ne pleurez pas sur moi… « Si vous saviez les maux qui vous menacent, et qui doivent tomber sur votre ville, … sur vous-mêmes et sur vos enfants, vous conserveriez vos larmes pour déplorer vos propres malheurs », D. Calmet. Plusieurs de ces femmes compatissantes purent être témoins des horreurs de la guerre romaine et du siège de Jérusalem, c'est-à-dire des terribles représailles que leur nation s'attira du ciel pour avoir versé le sang de l'Homme-Dieu. Nos lecteurs savent que chaque vendredi soir, à Jérusalem, il se passe dans une coin du quartier juif une scène émouvante, maintes fois décrite par les voyageurs. Debout, ou accroupis en face d'un mur aux assises gigantesques, qui, d'après plusieurs archéologues éminents, faisait partie des constructions de l'ancien temple, des Juifs de tout âge et de toute condition prient et se lamentent, baisant de temps à autre les pierres avec le transport du désespoir. Ils récitent cette lugubre litanie : Le liturge. A cause du palais qui est désert. Le peuple. Nous sommes assis solitaires et nous pleurons. Le liturge. A cause du temple qui est détruit. Le peuple. Nous sommes assis... Le liturge. A cause des murs qui sont renversés. Le peuple. Nous sommes assis... Le liturge. A cause de notre grandeur évanouie Le peuple. Nous sommes assis... Le liturge. A cause de nos grands hommes qui gisent à terre. Le peuple. Nous sommes assis… Le liturge. A cause des pierres précieuses qui ont été calcinées. Le peuple. Nous sommes assis… Le liturge. A cause de nos prêtres qui ont bronché. Le peuple. Nous sommes assis… Le liturge. A cause de nos rois qui ont méprisé le Seigneur. Le peuple. Nous sommes assis solitaires et nous pleurons. Et l'on voit de grosses larmes couler sur leurs joues ! Larmes stériles pourtant, car ce n'est pas sur eux-mêmes qu'ils pleurent, mais sur des ruines. Voyez Gratz, Théâtre des événements racontés dans les divines Écritures, t. 1, p 410 de la traduct. franç. ; Baedeker, Palaestina und Syrien, p. 192 et s. ; L.A. Frankl (auteur juif), Nach Jerusalem, t. 2, p. 28 et ss.