Luc 23, 27

Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.

Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.
Louis-Claude Fillion
Ce verset et les suivants jusqu'au 31ème décrivent une émouvante scène que notre évangéliste a seul conservée. - Il était suivi d'une grande foule… De tout temps les exécutions capitales ont attiré les foules. Il faut se souvenir en outre que Jérusalem regorgeait alors de monde à cause de la Pâque, et que le supplicié était le « prophète » célèbre au loin par sa doctrine et par ses miracles. - Et de femmes… Si la multitude mentionnée plus haut contenait un certain nombre d'ennemis du Sauveur et beaucoup de curieux, elle renfermait aussi des personnes au cœur pieux et compatissant qui, malgré la défense expresse du Talmud (« Ils ne le pleurèrent pas quand il fut conduit au supplice », Bab. Sanhedr., f, 42, 2 ; voyez Lightfoot, Hor. hebr. in Matth. 27, 31), manifestèrent courageusement leur sympathie pour le divin condamné. L'écrivain sacré a voulu retracer ici autre chose qu'un trait de sentimentalité banale. Les femmes qu'il signale ne pleuraient pas en Jésus un vulgaire crucifié. C'est à tort qu'on les a parfois identifiées avec les saintes Galiléennes qui accompagnaient habituellement Notre-Seigneur (Cfr. v. 55), car, d'après les paroles de Jésus lui-même, elles habitaient Jérusalem. Il n'est pas sûr qu'elles fussent déjà chrétiennes dans le sens strict. - Elles pleuraient à haute voix, elles se frappaient la poitrine, Fr. Luc. L'association de ces deux verbes nous fournit une représentation plastique des violentes manifestations de la douleur chez les Orientaux.