Luc 23, 11
Hérode, ainsi que ses soldats, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate.
Hérode, ainsi que ses soldats, le traita avec mépris et se moqua de lui : il le revêtit d’un manteau de couleur éclatante et le renvoya à Pilate.
Une robe blanche. Hérode, en revêtant Notre-Seigneur d’un vêtement blanc, semble avoir voulu tourner en dérision la royauté du Christ, parce que les rois et les empereurs romains se paraient d’habits blancs dans les grandes solennités.
Pourtant il tiendra compte de son amour-propre blessé, et
il se vengera de la manière la plus mesquine de la déception, de l'humiliation que lui avait occasionnées le divin accusé. - Le méprisa : expression très forte, littéralement : l'ayant réduit à néant. Cfr. Is. 53, 3. - Avec
ses gardes. C'est là une expression hyperbolique, que la version syrienne rend justement par « avec ses
officiers et ses gardes ». Suivant la coutume des princes orientaux, qui ne voyagent jamais sans un grand
déploiement de luxe et de faste, Hérode avait amené à Jérusalem une suite considérable, en partie composée
de soldats. - Il se moqua de lui. Le texte primitif emploie encore une expression énergique. Comparez 22,
63 ; voyez aussi 18, 32, où Jésus lui-même s'en est servi pour prédire les scènes humiliantes de sa Passion. -
Le revêtant d'une robe blanche. Ces mots complètent ceux qui précèdent, en déterminant par un trait spécial,
caractéristique, la nature des outrages que Notre-Seigneur eut à subir chez Hérode. On voulut tourner en
dérision sa dignité royale. Les interprètes discutent, il est vrai sur le sens précis du qualificatif grec
(proprement : éclatant, lumineux, brillant ; voyez Bretschneider, s. v.), que plusieurs traduisent par brillant, à
la suite de la Peschito syrienne ; mais on préfère généralement l'acception dans laquelle le prend la Vulgate,
et à bon droit, car il est notoire 1° que telle est d'ordinaire la signification de l'adjectif dans les écrits du N.
Testament, 2° que dans l'antiquité les vêtements blancs étaient portés comme habits de gala par les plus
illustres personnages. Cfr. Act. 10, 30 ; 26, 13 ; Apoc. 15, 6 ; 19, 8 ; 22, 16 ; Tacite, Hist. 2, 89 ; Jos. Ant. 8,
7, 3 ; Bell. Jud. 2, 1, 1. Voyez Rosenmüller, Alt. u. neues Morgenland, t. 5, p. 219 ; D. Calmet, h. l. ; J.
Langen, die letzten Lebenstage Jesu, p. 270 ; Keim, Geschichte Jesu von Nazara, t. 3, 2, p. 380. - M. Reuss,
Hist. Évangélique, p. 676 et 677, fait à propos de ce verset, comme du reste beaucoup d'autres rationalistes,
une étrange réflexion : « Les scènes insultantes et les mauvais traitements que la soldatesque fait essuyer à
Jésus sont transportés par Luc dans le palais d'Hérode, tandis que, d'après les deux autres auteurs (S. Matth.
et S. Marc), tout cela se passa dans le prétoire romain. L'une de ces versions est tout aussi plausible que
l'autre ; toujours est-il qu'il y en a deux ». Certainement, il y en a deux, et, l'aveu est précieux à recueillir,
elles sont toutes deux très plausibles ; mais se contredisent-elles, comme on voudrait l'insinuer ? Pas le moins
du monde, puisqu'elles correspondent à des épisodes complètement distincts, qui n'eurent lieu ni au même
endroit, ni devant les mêmes personnages, ni à la même heure, ni de la même manière. Le troisième
synoptique raconte un fait que les deux premiers avaient omis ; puis, à son tour, il omet des détails exposés
par eux. Les historiens profanes se conduisent tous les jours de cette façon : leur reprochera-t-on de se
contredire ?