Luc 22, 24

Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?

Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
Louis-Claude Fillion
Une contestation. Le mot grec désigne à proprement parler une querelle d'ambition. On ne s'attendrait guère à voir une dispute de ce genre surgir parmi les apôtres à un pareil instant, c'est-à-dire aussitôt après l'institution de la sainte Eucharistie. C’est pourquoi la plupart des interprètes supposent, et à bon droit, croyons-nous, qu'ici encore S. Luc aurait quelque peu interverti l'ordre historique des faits, pour unir logiquement diverses paroles de Jésus. Sans admettre avec Maldonat que la querelle en question remontait à une semaine au moins en arrière (Matth. 20, 20 et parall.), ce qui nous paraît exagéré, nous dirons à la suite de Salmeron, « Cette question que l’on soulève n’est pas éloignée de la vraisemblance : est-ce que cela a eu lieu avant l’ablution des pieds ? ». De même D. Calmet. Peut-être fut-elle occasionnée par le placement des convives (V. Bède, Hofmann, Keil, Langen, etc.) au début du repas. - Devait être estimé le plus grand : formulation sophistiquée, fréquente chez les classiques romains et grecs. Cfr. Fritzsche in Matth. p. 129 – Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que les apôtres se montraient chatouilleux sur ce point d'honneur. Cfr. 9, 46 ; Matth. 18, 1 ; Marc. 9, 34.