Luc 20, 22
Nous est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Nous est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Non contents de se
couvrir du masque de la perfection légale, les tentateurs essaient encore de dissimuler leurs embûches
derrière un faux-semblant de courtoisie, de déférence. Leurs compliments ont dans S. Luc un coloris spécial :
Nous savons que vous parlez et enseignez (la parole de l'homme privé et l'enseignement du docteur) avec
droiture (sans dévier de la ligne droite). On a dit très justement qu'il y a dans ces éloges pharisaïques quelque
chose d'aussi affreux que dans le baiser du traître Judas. - Nous est-il permis de payer le tribut à César ? S.
Luc fait seul usage d'un mot grec qui désigne la taxe annuelle de capitation et les impôts fonciers, par
opposition à l'impôt sur les marchandises. Étrange question, qui n'avait nullement embarrassé le saint roi
Ézéchias, non plus que le prophète Jérémie, non plus qu'Esdras et Néhémie ; car, sans cesser d'être de vrais
Israélites, il n'hésitèrent pas à reconnaître la suzeraineté de Ninive, de Babylone ou de la Perse ; mais les
principes étroits des Pharisiens avaient suscité des scrupules touchant un point parfaitement clair. Aussi
Jésus, par sa réponse, pouvait-il attirer sur lui les représailles soit des Romains, s'il disait Non, soit de ses
compatriotes, s'il disait Oui.