Luc 2, 46
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
Dans le temple, hiéron (voir Matthieu, 21, 12), dans une des salles qui faisaient partie du hiéron, vraisemblablement dans la synagogue placée dans le parvis des gentils et où avaient lieu les leçons et les discussions des rabbins.
Jésus retrouvé dans le temple, vv. 46-50. - Après trois
jours. Ce n'est pas le retour des parents de Jésus à Jérusalem, comme le veulent de Wette,
Baumgarten-Crusius, etc. mais leur départ, qui sert de point de départ de la numération. Le premier jour, ils
quittèrent la ville sainte et se dirigèrent vers le Nord ; le second jour, ils vinrent à Jérusalem ; le troisième, ils retrouvèrent le Sauveur. - Dans le temple. Jésus n'était pas dans le sanctuaire proprement dit, mais dans une
des dépendances du temple. Parmi les nombreuses constructions désignées sous ce nom, se trouvaient des
appartements qui servaient pour les cours académiques des Rabbins : c'est dans une de ces salles que fut
retrouvé Jésus. - L'évangéliste décrit son attitude en termes pittoresques, qui font revivre la scène sous nos
yeux. Il est assis parmi les docteurs, non toutefois comme l'un d'eux ainsi que le croient à tort les peintres
(ceux qui ont le mieux représenté cette scène sont Giotto, Ferrari, Bernardino Luini, Pinturicchio, Jean
d'Udine, Valentin), mais sur une natte, à la façon des écoliers orientaux. Il est vrai qu'il ne se bornait pas à
écouter l'enseignement des Rabbins, puisque le texte sacré ajoute expressément qu'il prenait lui-même la
parole pour les interroger ; mais en cela encore il agissait plutôt comme un étudiant que un maître. En effet,
la méthode rabbinique favorisait beaucoup les questions et les objections des élèves : on le voit à chaque
page du Talmud. « J'ai beaucoup appris des Rabbins mes maîtres, disait un ancien professeur juif ; j'ai appris
davantage encore des Rabbins mes collègues ; mais c'est auprès de mes élèves que j'ai le plus appris ».
Comp. Lightfoot, Hor. Hebr. in Luc. 2, 46 ; T. Robinson, l. c. p. 201. Du reste, notre opinion est celle des
Pères (comp. Orig. h. l. ; S. Greg. Pastoral. 3, 26 ; Maldonat et D. Calmet), et l'idée contraire serait
absolument opposée à l'esprit de Jésus enfant. - Quel était l'objet des interrogations de Jésus ? On peut le
conjecturer par la suite de sa vie : « Que pensez-vous du Christ ? Demandera-t-il plus tard aux Docteurs
juifs. De qui est-il fils ? ». Les questions de l'enfant étaient sans doute de même nature que celles de l'homme
parfait. Un Évangile apocryphe suppose que Jésus se mit à exposer aux Rabbins émerveillés le nombre des
sphères et des corps célestes, leur nature et leurs opérations, à leur expliquer la physique, la métaphysique,
l'hyperphysique et l'hypophysique ! Cfr. Evang. Infantiae arabicum, ch. 48-52. Voir dans Sepp Leben Jesu, 1,
§ 17, de curieuses hypothèses sur les Docteurs juifs qui pouvaient se trouver alors auprès de Jésus.