Luc 2, 25
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui.
" Voici que je vais faire du nouveau " (Is 43, 19) : Deux lignes prophétiques vont se dessiner, portant l’une sur l’attente du Messie, l’autre sur l’annonce d’un Esprit nouveau, et elles convergent dans le petit Reste, le peuple des Pauvres (cf. So 2, 3), qui attend dans l’espérance la " consolation d’Israël " et " la délivrance de Jérusalem " (cf. Lc 2, 25. 38).
Siméon. On a conjecturé, mais sans preuve, qu’il était le fils du fameux docteur juif Hillel et le père du Gamaliel dont il parlé dans les Actes des Apôtres, 22, 3.
S. Luc ne
donne aucun détail sur le fait même de la purification de la Sainte Vierge et de la présentation de Jésus ;
mais, en revanche, il s'arrête avec amour sur deux incidents, non moins significatifs que pittoresques, qui
arrivèrent en ce beau jour. Le premier incident place tout-à-coup S. Siméon au centre du tableau : Qu'était ce
pieux habitant de Jérusalem ? On a parfois essayé de l'identifier avec divers personnages de l'histoire juive,
qui portaient également le nom alors si commun de Schiméôn, en particulier avec Rabbi Siméon, président
du Sanhédrin vers l'an 13 de l'ère chrétienne, fils du célèbre Hillel et père du non moins célèbre Gamaliel.
Voyez Lightfoot, Hor. Hebr. h. l. ; Winer, Bibl. Realwoerterb. s. v. Simeon ; Otho, Lexic. Rabbinic. , p. 698.
D'autres en ont fait un grand-prêtre, à la suite de l'Évangile apocryphe de Nicodème, ch. 16. Mais toutes ces
conjectures sont dénuées de fondements historiques. Il est d'ailleurs invraisemblable que S. Luc eût
simplement désigné un grand-prêtre ou un grand président par le mot homme. Une tradition très légitime,
appuyée sur le texte évangélique (cfr. Les vv. 26 et 29), fait de Siméon un vieillard, non toutefois
nécessairement un vieillard décrépit, comme le veut la littérature apocryphe. Du reste, si l'écrivain sacré ne
nous dit rien de la situation extérieure de S. Siméon, il trace en quelques lignes un magnifique portrait moral
de son héros. C'était un homme juste et craignant Dieu, un homme parfait au point de vue de la religion
juive. C'était surtout un homme de foi qui, au milieu des humiliations de son peuple, n'avait oublié ni les
promesses faites aux patriarches, ni les oracles successifs des prophètes relativement au Messie : Il attendait
la consolation d'Israël, c'est à dire le grand libérateur, consolateur par excellence (voyez Lightfoot, l. c.),
celui auquel Isaïe, 61, 1-3, prête ce langage : « L'esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi...Il m'a envoyé
pour guérir ceux qui ont le cœur brisé...Pour accorder aux affligés de Sion, pour leur donner un diadème au
lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu ». La
justice, la piété et la foi de Siméon avaient en quelque sorte fixé l'Esprit Saint dans son cœur : l'Esprit Saint
était en lui. Cet imparfait, comme le font remarquer les commentateurs, désigne une habitation permanente
de l'Esprit de Dieu, et pas un simple séjour transitoire.