Luc 19, 4
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Sur un sycomore. Il ne faut pas entendre par ce nom le sycomore de nos pays, dont le nom vulgaire est érable blanc ou faux platane, dont les feuilles larges et dentées, à cinq lobes pointus, sont blanches en dessous, d’un vert foncé en dessus ; les fleurs, petites et verdâtres, pendant en grappes allongées. Le sycomore de l’Evangile est le sycomore à figues, Ficus sycomorus. Il ne pousse que dans les pays très chauds ; à Jaffa, dans la vallée brûlante du Jourdain, dans la basse Galilée et en Egypte, où on en voit encore aujourd’hui formant allée dans les villes, d’où le nom de figuier d’Egypte par lequel on le désigne également. Il s’élève à une hauteur de douze à quinze mètres. Ses grandes et fortes branches se déploient horizontalement de manière à former un pavillon touffu qui peut avoir jusqu’à une quarantaine de pas de diamètre. Les figues qu’il produit ne poussent pas sur les rameaux couverts de feuilles mais s’étalent en grappes soit sur le tronc soit sur les grosses branches. Elles mûrissent au commencement de juin et depuis cette époque jusqu’à l’hiver, l’arbre porte constamment des fleurs, des fruits verts et des fruits mûrs. Le bois de sycomore servait en Egypte à faire des boîtes de momie et on l’employait en Palestine comme bois de construction. Le nom de sycomore qui signifie figuier-mûrier provient de ce que cet arbre a les fruits du figuier et le feuillage du mûrier.
Le récit devient de plus en plus pittoresque, comme la scène même. Les obstacles ne
faisant qu'aviver les saints désirs de Zachée, il se précipite vers un endroit où il prévoit que le cortège devra
passer. Il monta sur un sycomore. Il ne faut pas entendre par là notre faux sycomore de l'Occident, mais le
« ficus sycomorus » ou « ficus Ægyptia », qui tient tout ensemble et du figuier et du mûrier, comme
l'exprime son nom : du figuier par les fruits, du mûrier par les feuilles. Il ne croît que dans les parties les plus
chaudes de la Palestine, spécialement dans la profonde et tropicale vallée du Jourdain. Cfr. 3 Reg. 10, 27 ; 2
Par. 1, 15 ; Am. 7. « Il est facile de grimper dessus, grâce à son tronc court, et à ses larges branches latérales,
qui s'écartent dans toutes les directions ». Tristram, Natural History of the Bible, p. 398. Cfr. Thomson, the
Land and the Book, p. 22 et ss. ; Winer, Bibl. Realwoerterbuch, s.v. Maulbeerfeigenbaum. - Car il devait
passer par là. Le rationaliste Keim, dans son Jesu von Nazara, t. 3, p. 17, proteste contre l'invraisemblance
de ce trait (die Unwahrscheinlichkeit einer Baumklettirung des Mannes von Geld und Stellung), d'où il
conclut que tout l'épisode de Zachée est légendaire : nous pensons au contraire qu'on n'invente pas de tels
détails !