Luc 19, 21

En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”

En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”
Louis-Claude Fillion
Un autre vint. On lit, dans plusieurs des manuscrits grecs qui font autorité : l'autre. Le narrateur parle maintenant comme s'il n'eût été confié de l'argent qu'à trois serviteurs. « Il ne parle pas de ces autres qui, semblables à des débiteurs prodigues, ont perdu ce qu’ils avaient reçu », S. Ambroise (Expos. in Luc. 8, 95) . Mais rien, dans la parabole, ne nous autorise à croire que les sept autres aient été si pervers. Peut-être est-il mieux de dire qu'on les passe sous silence pour abréger, leur conduite ayant été analogue ou à celle des deux premiers, ou à celle du troisième. - Voici ta mine, que j’ai tenue enveloppée dans un mouchoir. Le mouchoir était destiné à essuyer la sueur du visage. Il n'est pas sans intérêt de voir, d'après le Talmud, des Juifs se servant précisément du mouchoir pour envelopper de petites sommes d'argent, à l'instar de ce négligent serviteur. Cfr. Lightfoot, Hor. hebr. h. l. Du reste, aujourd'hui encore, les paysans occidentaux n'emploient-ils pas ce même linge en guise de bourse ? D'après la parabole des talents, l'argent avait été enfoui en terre. Au moral, « Envelopper de l’argent dans un suaire c’est cacher les dons reçus pendant une longue durée de temps », V. Bède . - Car je t'ai craint. Dans les termes les plus arrogants, le coupable essaie d'excuser sa conduite, qu'il voudrait faire passer pour de la prudence. Il a eu peur de son maître, lequel est si sévère, et dont il craignait les reproches, ou même les vengeances. - Les locutions proverbiales « prendre ce qu'on n'a pas déposé, moissonner ce qu'on n'a pas semé » (voyez-les dans S. Matthieu, 25, 24, avec une légère variante) peuvent exprimer soit l'appropriation injuste du bien d'autrui, soit l'accumulation des richesses sans travail personnel, au prix de la sueur des pauvres gens. Cette seconde acception est ici la plus probable.