Luc 18, 5
comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Et il refusait.
Nouvel imparfait qui correspond à venait du verset précédent. Chacun des deux acteurs demeura ainsi dans
son rôle pendant longtemps. Le juge dont on a tracé plus haut le portrait s'inquiétait bien des plaintes et des
larmes d'une veuve sans crédit ! Son délai à rendre justice figure les retards que Dieu met parfois à exaucer
nos requêtes, quoique « s'il arrive le contraire de ce que nous avons souhaité, nous devons le supporter
patiemment, rendre grâces à Dieu en toutes choses, et reconnaître que la volonté de Dieu a été meilleure pour
nous que ne l'eût été notre propre volonté. ». S. Aug. Epist. 130. Il sera pourtant vaincu dans cette lutte qui
paraît inégale. - Mais ensuite il dit en lui-même… Voici que tout à coup le juge tient conseil avec lui-même.
Rien de plus dramatique que son monologue, page bien triste, mais trop réelle, de l'histoire du cœur humain.
Il commence par une horrible profession de foi, écho vivant de la description anticipée de Jésus (v. 2) :
Quoique je ne craigne pas Dieu… C'est avec la même arrogance sacrilège que parlent les Cyclopes dans
Homère, Odyss. 9, 275-278. - La particule cependant va donner au discours une direction qu'on n'oserait
attendre après un tel exorde. Elle introduit le motif par lequel le juge inique s'excuse en quelque sorte de
manquer de constance. Motif très noble assurément ! Parce que cette veuve m'importune. Elle l'ennuie dans
le présent, et elle finira par lui « casser la tête » (non pas au sens propre, mais au sens métaphorique).