Luc 18, 3
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Une veuve. La veuve et l’orphelin sont toujours dans la Bible le type des personnes faibles et livrées à la violence et l’injustice, parce qu’elles n’ont pas de protecteurs pour les soutenir et les défendre.
L'antithèse ne pouvait pas être plus frappante. En face de ce despote
impie et sans pudeur, la parabole place une femme, bien plus, une veuve, c'est-à-dire, dans toutes les
littératures, le type universellement admis de ce qu'il y a de plus faible, de moins à redouter, et en même
temps de ce qu'il y a de plus digne de pitié (comparez le mot de Térence : « Que les dieux m’aiment au point
que je n’ose pas faire à cette veuve ce qu’elle m’a fait », et Ward, Illustrations of Scripture from the manners
and customs of the Hindoos). Aussi le Législateur et les Prophètes juifs signalent-ils l'oppression des veuves
comme une des formes les plus odieuses de la tyrannie. Cfr. Ex. 22, 22 ; Deut. 10, 18 ; 27, 19 ; Is. 1, 17, 23 ;
Ez. 22, 7 ; Mal. 3, 5 ; etc. - Qui venait auprès de lui. L'imparfait est à noter, car il indique un fait souvent
réitéré : « elle venait souvent » (Grotius). Voyez dans Burder, Oriental Illustrations, t. 2, p. 382, divers
exemples qui font ressortir l'habileté avec laquelle les Orientaux savent parfois obtenir justice de leurs
nombreux petits tyrans, à force d'importunités. - Fais-moi justice. La phrase du grec est toute juridique.
L'adversaire ne désigne pas un ennemi quelconque, mais la partie adverse dans une affaire litigieuse. Ici,
l'adversaire est supposé injuste, influent, décidé à fouler aux pieds le droit de la veuve, si rien ne l'en
empêche. « Cette même veuve peut très-bien être considérée comme l'image de l’Église : celle-ci est dans la
désolation jusqu'à la venue du Seigneur, qui cependant la protège maintenant encore d'une manière
mystérieuse », S. Augustin, Quaest. Evang. 2, q. 45. Elle a pour adversaires le monde et le démon.