Luc 18, 2

« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.

« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
Louis-Claude Fillion
Après cette petite introduction, la scène s'ouvre, et nous voyons paraître (vv. 2 et 3) les deux principaux acteurs : un troisième personnage, le persécuteur de la veuve, demeure à l'arrière-plan. - Il y avait, dans une ville, un juge. D'après la législation mosaïque, Deut. 6, 18, chacune des villes de la Palestine devait avoir ses juges et son tribunal local. Divers passages des Évangiles (Cfr. Matth. 5, 21 et s.) prouvent que cette prescription était encore en vigueur à l'époque de Jésus. - Qui ne craignait pas Dieu… Deux traits seulement pour caractériser ce juge : mais comme la peinture est achevée ! La conscience est morte en lui, puisqu'il ne craint pas Dieu ; mais peut-être redoutera-t-il au moins l'opinion publique, et sera-t-il contraint de respecter le droit sous l'influence des jugements humains ? Pas davantage : il ne se souciait pas des hommes. Les deux tables de la Loi n'existent pas pour lui. Quels arrêts arbitraires, iniques, infâmes, seront rendus par un tel juge ! Ce cas n'est pas rare en Orient, où bon nombre de « cadis » tout-puissants, irresponsables, rendent la justice selon leur bon plaisir et portent des sentences sans appel. D'ailleurs les classiques emploient parfois ces deux mêmes expressions pour critiquer les juges de la Grèce et de Rome. Cfr. Hérodote, 2, 133, Tite-Live, 3, 5 (voyez Wetstein, h. l.).