Luc 18, 13

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
Catéchisme de l'Église catholique
La demande du pardon est le premier mouvement de la prière de demande (cf. le publicain : " aie pitié du pécheur que je suis " : Lc 18, 13). Elle est le préalable d’une prière juste et pure. L’humilité confiante nous remet dans la lumière de la communion avec le Père et son Fils Jésus Christ, et les uns avec les autres (cf. 1 Jn 1, 7 – 2, 2) : alors " quoi que nous Lui demandions, nous le recevrons de Lui " (1 Jn 3, 22). La demande du pardon est le préalable de la liturgie eucharistique, comme de la prière personnelle.

Cette invocation de foi toute simple a été développée dans la tradition de la prière sous maintes formes en Orient et en Occident. La formulation la plus habituelle, transmise par les spirituels du Sinaï, de Syrie et de l’Athos est l’invocation : " Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous, pécheurs ! " Elle conjugue l’hymne christologique de Ph 2, 6-11 avec l’appel du publicain et des mendiants de la lumière (cf. Mc 10, 46-52 ; Lc 18, 13). Par elle, le cœur est accordé à la misère des hommes et à la Miséricorde de leur Sauveur.
Fulcran Vigouroux
Le publicain se tenant éloigné. Ni le pharisien ni le publicain n’étaient dans le temple proprement dit, puisqu’on n’y entrait pas, mais dans une cour du temple. Le pharisien se mettait en vue ; le publicain au contraire.
Louis-Claude Fillion
Admirable contraste ! C'est, de toutes manières, le tableau d'une parfaite humilité. 1° Dans le choix du lieu : Il s'est placé loin du sanctuaire, près duquel au contraire se tient le Pharisien superbe. 2° Dans l'attitude : Il n'osait pas même lever les yeux au ciel : il n'osa pas même, tant était vif le sentiment de sa misère, se permettre ce geste si naturel aux suppliants (cfr. Ps. 123, 12). Comparez ce passage de Tacite, Hist. 4, 72 : « Il se tenait debout, attristé par la conscience qu’il avait de son crime, les yeux fixés par terre. ». De plus, il se frappait la poitrine, à la façon des vrais pénitents de tous les âges (Cfr. 8, 52 ; Nah. 2, 7 ; Wetstein, h. l.). 3° Dans sa prière même, si différente de celle du Pharisien, profond soupir qui part d'un cœur contrit et humilié : Ayez pitié de moi, moi, le pécheur par excellence. C'était beaucoup dire en peu de mots ; en effet, « Celui qui se reconnaît un humble pécheur prie Dieu suffisamment, et plaide assez éloquemment sa cause devant le tribunal de sa conscience » (Maldonat).