Luc 18, 12
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Le
Pharisien passe maintenant de l'éloge de sa personne à celui de ses œuvres : c'est le côté positif de sa sainteté
après le côté négatif. Il mentionne avec complaisance deux œuvres de surérogation qu'il accomplit. 1° Je
jeûne deux fois la semaine. La loi n'avait institué qu'un jeûne annuel (Lev. 26, 29-31 ; Num. 29, 7. Cfr.
Buxtorf, Synag. Jud. cap. 14) ; mais c'était assez l'usage pour quiconque faisait profession de piété en Israël,
comme aussi pour quiconque voulait se donner des aires de piété, de jeûner deux fois par semaine. Cfr. Taanith, f. 54, 3. Ailleurs déjà, Matth. 6, 16, Jésus a dépeint l'affectation avec laquelle les Pharisiens
pratiquaient le jeûne. Au reste, disaient-ils, « le jeûne l'emporte sur l'aumône, car l'aumône n'atteint que notre
bourse, tandis que le jeûne retombe sur notre corps ». R. Eliézer, Berach. f. 32, 2. - 2° Je donne la dîme...
C'était la dîme universelle, au lieu de la dîme restreinte ordonnée par le Législateur, laquelle ne concernait
que les produits des champs et du bétail (voyez Matth. 23, 23 et le commentaire ; Keil, bibl. Archaeol. §71).
Possède traduit inexactement le grec, qui ne désigne pas au-delà des revenus annuels. - Encore une fois,
quelle prière ! Ne dirait-on pas un créancier qui rappelle ses droits à son débiteur ? Mais de telles
dispositions n'étaient pas rares dans le monde pharisaïque ; témoin cette autre prière que Rabbi Nechunia ben
Hakana avait coutume de faire au sortir de son cours : « Je vous remercie, Seigneur mon Dieu, de ce que ma
part m'a été assignée parmi ceux qui visitent la maison de la science, et non parmi ceux qui travaillent au
coin des rues ; car je me lève de bonne heure et ils se lèvent de bonne heure : des l'aurore je m'applique aux
paroles de la loi mais eux à des choses vaines ; je travaille et ils travaillent : je travaille et je reçois une
récompense, ils travaillent et ils n'en reçoivent aucune ; je cours et ils courent : je cours à la vie éternelle,
tandis qu'ils courent vers l'abîme ». Berachoth, f. 28, 2 (voyez la Revue des Sciences ecclésiast., 2è série, t.
10 p. 247). Que ne mettaient-ils en pratique cette belle recommandation des Piké Aboth, 2, 13 : « Quand tu
pries, ne fais pas étalage de tes bonnes actions, mais prie pour obtenir miséricorde, et pour demander la
grâce de Dieu ».